À l’heure où les enjeux de durabilité s’installent dans toutes les sphères de notre existence, de nouveaux modèles sont à créer pour allier responsabilité sociale, environnementale et performance économique. S’engager dans cette voie n’est pas une utopie, bien au contraire : de ces modèles émergeront les leaders de demain.

Lorsqu'on aborde le sujet de la perfor­mance économique, on pense souvent graphiques, tableaux de chiffres et d’indicateurs économiques plus ou moins complexes pour traduire une création de valeur. Mais si on veut comprendre un peu plus cette création de valeur, on doit s’in­terroger sur les facteurs qui y ont contri­bué.

Il est rare que parmi ces facteurs les valeurs éthiques soient citées, car dans une vision classique d’un modèle écono­mique, elles sont plutôt perçues comme exogènes (le marché ne tient pas compte de facteurs moraux), voire contre-pro­ductives (les acteurs les plus performants sur les marchés sont souvent considé­rés comme les plus agressifs, amoraux, opportunistes, etc.).

Si durant plusieurs décennies on a pu en effet assister à de très beaux succès entrepreneuriaux construits sans prise en compte de facteurs sociaux ou environ­nementaux, on constate aujourd’hui que le paradigme a changé. Qui peut encore ignorer aujourd’hui les questions envi­ronnementales et sociales alors que les actionnaires, salariés, clients demandent de plus en plus des comptes ?

"Les salariés veulent également le pouvoir de choisir"

En effet, ces réflexions émergent désor­mais aussi bien dans la sphère privée que dans les entreprises. Nous réalisons que la segmentation entre les univers profes­sionnel / individuel / collectif / citoyen se fissure : les clients découvrent le pouvoir de faire et défaire la réputation d’une marque sur des enjeux de climat ou de conditions sociales, attendent un degré d’engagement des entreprises proches de leurs valeurs, et ont une capacité de sanction éco­nomique ou financière très forte.

Les salariés veulent égale­ment le pouvoir de choi­sir : le phénomène des départs massifs des jeunes Américains ("Great Resi­gnation") en quête de sens et de meil­leures conditions de travail interpelle les entreprises qui se retrouvent avec des postes vacants : plus de 24 millions de démissions ont été enregistrées entre avril et septembre 2021 par le Bureau des sta­tistiques du travail américain… En Chine, le phénomène des "Lying Flat" est simi­laire, avec les jeunes de la génération Z qui aspirent à "rester couchés" plutôt que de rejoindre les rangs d’un modèle purement consumériste.

En France enfin, c’est le "détravail" qui émerge dans la nouvelle génération d’actifs, souvent sur­diplômés, soucieux de leur qualité de vie, en quête de sens, et qui optent pour une réduction de leur temps de travail et leur salaire.

Face à ces phénomènes qui touchent principalement les jeunes générations, se pose la question de la société de demain et du rôle que les entreprises auront à y jouer. La crise du Covid a évidemment accéléré ce processus en plongeant chacun d’entre nous face à nos choix de vie et à leurs impacts indi­viduels et collectifs.

Quel sera le sens que devra avoir une entreprise face à un monde qui change en dehors des scenarii habituels ?

Nous sommes convaincus que seules les entreprises qui auront opté pour un engagement de durabilité pourront pros­pérer à long terme, et qu’il n’y aura de performances économiques durables que pour celles qui auront intégré à tous les niveaux de leur stratégie et leur organisa­tion de solides valeurs éthiques.

C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous lancer dans une démarche de long terme pour iVesta, ses clients, ses équipes et ses partenaires.

"Dans la société de demain, pas de place pour les entreprises sans éthique"

 À nos yeux, il est non seulement pos­sible de faire converger des objectifs financiers, sociaux et environnemen­taux, mais cela est nécessaire pour qu’ils soient durables.

La création d’iVesta Family Office il y a cinq ans intégrait déjà les germes de ce nouveau paradigme : repenser une approche globale et alignée avec nos clients, en changeant radicalement le mode de rémunération et donc la nature de la relation. En la projetant sur le long terme, en mettant au centre de nos ser­vices les besoins et aspirations de nos clients, nous ne pouvions que créer un écosystème qui encourage la transpa­rence, la liberté de pensée et d’action, la responsabilité et l’alignement d’intérêt.

Cet alignement d’intérêt s’est vu renfor­cé avec l’entrée à notre capital de nos 30 premiers clients et s’est enrichi depuis avec l’actionnariat salarié. Cela nous permet de penser à long terme autant pour nos clients que pour nos équipes, et à projeter nos ambitions avec eux à des horizons lointains.

En créant par ailleurs pour nos clients un syndicat puissant d’entrepreneurs, nous voulons participer à leurs côtés à la construction d’un monde plus durable. Par leur force de frappe collective, ils peuvent utiliser leurs talents et leurs capitaux pour soutenir massivement les démarches à impact positif, et encoura­ger l’émergence d’acteurs responsables et engagés dans des modèles sociaux et environnementaux.

S’il n’existe pas encore suffisamment de solutions d’in­vestissements à impact de qualité pour proposer à nos clients des allocations 100% durables pour l’intégralité de leur patrimoine, le secteur commence à évo­luer ; de plus en plus de solutions res­ponsables parviennent à faire converger performance financière et enjeux sociaux et environnementaux et sont alors pro­gressivement intégrées dans les porte­feuilles de nos clients.

"Quoi de mieux que de brûler nos navires pour avancer ?"

Rome ne s’est pas faite en un jour. Nous voulons que notre démarche soit globale, qu’elle intègre nos collaborateurs, nos clients et nos partenaires, afin que chacun puisse se projeter et oeuvrer pour un monde plus durable demain. C’est un travail de profondeur d’allier exigences économiques et modèles sociaux et environnementaux, et cela demande d’aller chercher sous la surface des déclarations d’intention les vé­ritables moteurs de changement.

En devenant société à mission en 2021, nous avons voulu graver dans le marbre cette volonté et rendre notre démarche irréversible. Quoi de mieux que de brûler nos navires pour avancer ? Avec le soutien de l’esprit pionnier de nos clients entrepre­neurs, tout devient possible.

Christine Vu Thien, COO & Chief Impact Officer, iVesta Family Office. 

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