Elon Musk n’est pas le seul à s’intéresser à l’espace. Pour preuve, les gérants d’actifs s’y mettent peu à peu, à l’image de La Financière de l’Échiquier (LFDE). Explications avec Rolando Grandi, CFA, gérant Actions internationales thématiques, au sein de la boutique de gestion française.

 

Quel est l’intérêt pour les investisseurs de s’exposer aux fonds thématiques ? 

Les fonds thématiques permettent de s’exposer à des tendances structurelles de notre économie. Ils sont en quelque sorte une porte vers l’avenir et permettent de détecter les entreprises qui participent aux révolutions façonnant notre futur ou qui en bénéficient en les adoptant. Ces tendances structurelles permettent ainsi aux entreprises qui y contribuent de bénéficier de perspectives de croissance de long terme ainsi que d’une moindre sensibilité aux fluctuations économiques de court terme. Ces fonds sont également plus lisibles pour certaines typologies d’investisseurs et l’engouement se traduit dans les chiffres. Jusqu’en août 2021, les actifs sous gestion des fonds thématiques ont plus que triplé pour atteindre 595 milliards de dollars, soit 2,1 % de l'ensemble des actifs investis dans des fonds actions à l'échelle mondiale, contre 0,6 % il y a dix ans[1]. L'Europe est le plus grand marché, avec 51 % des actifs thématiques au niveau mondial. L’intérêt est également de pouvoir investir en fonction de ses convictions, comme certains fonds ISR ou plus encore à impact.

L’impact est-il le nouvel eldorado de l’ISR ? 

L’investissement à impact coté constitue la nouvelle frontière de la finance responsable. Pionnier en France avec un premier fonds à impact lancé en 2017, LFDE a structuré son approche en 2021, et l’applique à l’ensemble de ses stratégies à impact. Cette nouvelle forme d’investissement recèle selon nous des opportunités de long terme, et nous comptons intensifier notre engagement.

Vous avez lancé en 2021 le premier fonds « spatial » en Europe, pourquoi ?

Nous avons en effet lancé le tout premier fonds d’Europe sur l’écosystème spatial, une mégatendance que nous avions identifiée grâce à notre expertise de l’investissement thématique et qui était sur le point d’éclore. Le moment était propice, avec le basculement des activités spatiales de l’espace 1.0 à la sphère privée, l’espace 2.0. Ce fonds pionnier a vocation à investir dans des entreprises innovantes du monde entier qui contribuent au développement d’une industrie spatiale responsable.

Dites-nous en plus…

La thématique bénéficie de véritables piliers de long terme que sont les deux grands objectifs de cette nouvelle course à l’espace. D’abord rendre la vie humaine multi-planétaire et donc relancer la conquête spatiale via la future station spatiale lunaire, et grâce aux programmes destinés à envoyer des êtres humains sur la Lune et sur Mars d’ici à la fin de la décennie. Ensuite, il s’agit de capitaliser sur les nouvelles technologies spatiales afin d’améliorer la vie sur Terre depuis l’espace. De l’accès à la communication numérique à l’observation de la planète pour la surveillance climatique, de l’optimisation du transport au développement de l’agriculture de précision, les technologies spatiales apportent des solutions concrètes aux grands défis de notre planète.

"Le marché spatial devrait atteindre 2 700 milliards de dollars d’ici à 2045"

Lancé avec le soutien d’un investisseur institutionnel, il attire peu à peu les investisseurs privés, soucieux de se diversifier et de se positionner dans une perspective multigénérationnelle. L’horizon d’investissement qui s’ouvre ainsi est inédit et offre déjà des opportunités inédites. Estimé à 400 milliards de dollars aujourd’hui, le marché spatial devrait en effet atteindre 2 700 milliards de dollars d’ici à 2045[2], soit à peine moins que le PIB de la France.

Disclaimer : Les opinions émises dans le document correspondent aux convictions du gérant. Elles ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de LFDE. L’attention de l’investisseur est attirée sur le fait que son investissement dans le compartiment ne génère pas d’impact direct sur l’environnement et la société mais que le compartiment cherche à sélectionner et à investir dans les entreprises qui répondent à des critères précis définis dans la stratégie de gestion. Le fonds est majoritairement investi en actions et est principalement exposé au risque de perte en capital, au risque action, au risque lié à l'investissement dans des pays émergents et au risque de change.

 

[1] Morningstar, 2022

[2] PwC et Bank of America Merrill Lynch, 2020

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