Certaines entreprises ont bien compris la nécessité de la gestion des contrats, lui donnant une totale autonomie avec la création de la fonction de contract manager.
Le contract management s'enracine
Le contract management est une fonction en vogue. Les preuves s'accumulent avec la création de l’Association française du contract management (AFCM), l’ouverture d’un diplôme à l’université Panthéon-Assas et conjointement de l’École européenne de contract management (E2CM) ou encore la publication des chiffres clés sur la profession*. Une matinée, organisée le 10 juin dernier par l’équipe du diplôme universitaire du contract management de l’université Panthéon-Assas, a même été dédiée à ce nouveau métier, qui n’a, finalement, fait que taire son nom durant tant d’années.
Un luxe
Expert des contrats qui rythment la vie de l’entreprise, le contract manager facilite les relations contractuelles avec les clients, sous-traitants et donneurs d’ordre. Plongé dans la stratégie des opérations, il intervient nécessairement en collaboration avec la direction générale, le service juridique, les chefs de projet et les responsables des achats. Tout au long du processus contractuel, de la négociation à l’exécution, il anticipe le risque juridique qui surviendrait à l'issue d’une mauvaise réalisation et restreint le risque financier lié au contrat. Il tient donc les clés de la bonne marche économique de l’entreprise.
Pourtant, le contract manager est un luxe que seules les grandes entreprises peuvent s’offrir. Selon l’étude publiée par l’AFCM, près de 70 % de ces professionnels travaillent dans d'importants groupes industriels. Et parmi les contract managers interrogés, seuls 5 % disposent d’une direction autonome. Quant aux PME, cette fonction est simplement diluée avec d’autres responsabilités. Le juriste ou le directeur des achats fait alors office de contract manager. C’est la raison pour laquelle la grande majorité des participants à l’étude sont rattachés à la direction juridique (75 % d’entre eux).
Prise d’indépendance
Cette dominance juridique se retrouve dans le profil du contract manager. Historiquement en charge des contrats, les professionnels du droit ont naturellement pris sous leur responsabilité leur gestion. C’est pourquoi les juristes représentent plus de 53 % des contract managers. Métier de savoirs tout autant juridiques que techniques, la fonction est cependant ouverte à d’autres spécialistes au sein de l’entreprise. Ingénieurs et commerciaux occupent donc parfois ce poste (pour plus de 34 % des sondés).
Si la gestion des contrats est une mission naturelle au sein de l’entreprise, elle prend aujourd’hui une dimension particulière avec la reconnaissance du poids de la fonction par les dirigeants. La densification des règles applicables aux contrats et la multiplication des risques auxquels ils sont soumis impliquent une réelle expertise. Le contract manager prend son indépendance et tend à faire reconnaître son rôle, de la même manière que le responsable éthique et conformité s’est imposé au fil du temps dans les grandes entreprises.
* Étude réalisée par l'AFCM, l'E2CM et Legal Suite.
Marianne Briand
Un luxe
Expert des contrats qui rythment la vie de l’entreprise, le contract manager facilite les relations contractuelles avec les clients, sous-traitants et donneurs d’ordre. Plongé dans la stratégie des opérations, il intervient nécessairement en collaboration avec la direction générale, le service juridique, les chefs de projet et les responsables des achats. Tout au long du processus contractuel, de la négociation à l’exécution, il anticipe le risque juridique qui surviendrait à l'issue d’une mauvaise réalisation et restreint le risque financier lié au contrat. Il tient donc les clés de la bonne marche économique de l’entreprise.
Pourtant, le contract manager est un luxe que seules les grandes entreprises peuvent s’offrir. Selon l’étude publiée par l’AFCM, près de 70 % de ces professionnels travaillent dans d'importants groupes industriels. Et parmi les contract managers interrogés, seuls 5 % disposent d’une direction autonome. Quant aux PME, cette fonction est simplement diluée avec d’autres responsabilités. Le juriste ou le directeur des achats fait alors office de contract manager. C’est la raison pour laquelle la grande majorité des participants à l’étude sont rattachés à la direction juridique (75 % d’entre eux).
Prise d’indépendance
Cette dominance juridique se retrouve dans le profil du contract manager. Historiquement en charge des contrats, les professionnels du droit ont naturellement pris sous leur responsabilité leur gestion. C’est pourquoi les juristes représentent plus de 53 % des contract managers. Métier de savoirs tout autant juridiques que techniques, la fonction est cependant ouverte à d’autres spécialistes au sein de l’entreprise. Ingénieurs et commerciaux occupent donc parfois ce poste (pour plus de 34 % des sondés).
Si la gestion des contrats est une mission naturelle au sein de l’entreprise, elle prend aujourd’hui une dimension particulière avec la reconnaissance du poids de la fonction par les dirigeants. La densification des règles applicables aux contrats et la multiplication des risques auxquels ils sont soumis impliquent une réelle expertise. Le contract manager prend son indépendance et tend à faire reconnaître son rôle, de la même manière que le responsable éthique et conformité s’est imposé au fil du temps dans les grandes entreprises.
* Étude réalisée par l'AFCM, l'E2CM et Legal Suite.
Marianne Briand