Notre profession n'est pas en crise, elle traverse une rupture sans précédent
Entretien avec Gilles Bigot, candidat au Conseil de l'Ordre
Décideurs. Pourquoi vous présentez-vous au Conseil de l’Ordre ?
Gilles Bigot. Il s’agit d’une démarche personnelle tirée d’un constat : contrairement à ce que pensent certains, notre profession n’est pas en crise. Elle traverse en revanche une rupture sans précédent. Rupture pour les grands cabinets d’affaires – français ou anglo-saxons – qui éprouvent semaine après semaine la redéfinition du rapport qu’ils entretiennent avec leurs clients. Rupture également pour les indépendants, ces avocats qui, souvent, exercent seuls leur profession. Qu’il s’agisse du divorce par consentement mutuel ou de la consommation du droit par Internet, ils doivent désormais être accompagnés pour s’adapter à ces changements.
Décideurs. En pratique, quelles orientations donneriez-vous à cet accompagnement ?
G. B. Cela passe d’abord par la formation. Exercer le métier d’avocat, c’est avant tout entreprendre. Or, les professionnels ne sont que rarement préparés aux impératifs de l’entreprenariat. Chez les individuels, cela suppose une formation aux outils de gestion, à la comptabilité, à la fiscalité. Les cabinets d’affaires doivent également s’améliorer. Nous ne pouvons en effet attendre de nos collaborateurs qu’ils excellent dans le développement lorsque nous nous montrons incapables de leur donner les outils nécessaires !
Décideurs. Face à la conjoncture, l’Ordre pourrait-il soutenir la création de structures ?
G. B. C’est en effet une piste intéressante. Développer un organe dépendant de l’Ordre en mesure d’accompagner financièrement les jeunes structures serait tout à fait pertinent. Cet organisme serait en outre en charge de la formation.
Décideurs. Ce dernier point vous tient à cœur …
G. B. C’est le nerf de la guerre ! Sans formation, la course à la différenciation est perdue d’avance. Qu’il s’agisse d’une technique juridique, d’une expertise linguistique rare ou autre, c’est par l’acquisition de nouvelles compétences que l’on concourt à l’excellence.
Décideurs. Le secret professionnel est au centre de nombreux débats. Comment vous positionnez-vous ?
G. B. J’y suis viscéralement attaché ! Les pressions des autorités sur certains de nos confrères, dans des affaires médiatiques récentes, sont scandaleuses. Le secret professionnel est assiégé. Sans une action concrète de l’Ordre, il sera remis en cause. Et avec lui, la raison d’être de l’avocat. Le secret professionnel doit faire du cabinet un sanctuaire inviolable.
Gilles Bigot. Il s’agit d’une démarche personnelle tirée d’un constat : contrairement à ce que pensent certains, notre profession n’est pas en crise. Elle traverse en revanche une rupture sans précédent. Rupture pour les grands cabinets d’affaires – français ou anglo-saxons – qui éprouvent semaine après semaine la redéfinition du rapport qu’ils entretiennent avec leurs clients. Rupture également pour les indépendants, ces avocats qui, souvent, exercent seuls leur profession. Qu’il s’agisse du divorce par consentement mutuel ou de la consommation du droit par Internet, ils doivent désormais être accompagnés pour s’adapter à ces changements.
Décideurs. En pratique, quelles orientations donneriez-vous à cet accompagnement ?
G. B. Cela passe d’abord par la formation. Exercer le métier d’avocat, c’est avant tout entreprendre. Or, les professionnels ne sont que rarement préparés aux impératifs de l’entreprenariat. Chez les individuels, cela suppose une formation aux outils de gestion, à la comptabilité, à la fiscalité. Les cabinets d’affaires doivent également s’améliorer. Nous ne pouvons en effet attendre de nos collaborateurs qu’ils excellent dans le développement lorsque nous nous montrons incapables de leur donner les outils nécessaires !
Décideurs. Face à la conjoncture, l’Ordre pourrait-il soutenir la création de structures ?
G. B. C’est en effet une piste intéressante. Développer un organe dépendant de l’Ordre en mesure d’accompagner financièrement les jeunes structures serait tout à fait pertinent. Cet organisme serait en outre en charge de la formation.
Décideurs. Ce dernier point vous tient à cœur …
G. B. C’est le nerf de la guerre ! Sans formation, la course à la différenciation est perdue d’avance. Qu’il s’agisse d’une technique juridique, d’une expertise linguistique rare ou autre, c’est par l’acquisition de nouvelles compétences que l’on concourt à l’excellence.
Décideurs. Le secret professionnel est au centre de nombreux débats. Comment vous positionnez-vous ?
G. B. J’y suis viscéralement attaché ! Les pressions des autorités sur certains de nos confrères, dans des affaires médiatiques récentes, sont scandaleuses. Le secret professionnel est assiégé. Sans une action concrète de l’Ordre, il sera remis en cause. Et avec lui, la raison d’être de l’avocat. Le secret professionnel doit faire du cabinet un sanctuaire inviolable.