Réforme du quinquennat Sarkozy : l'éducation
Éducation : réforme à tous les étages
Devant l’érosion sensible du niveau scolaire des jeunes Français et les difficultés des universités à percer hors des frontières de l’Hexagone, l’ambition de Nicolas Sarkozy était claire : refonder le système républicain de la cave au grenier. Dont acte.
Le quinquennat a démarré sur les chapeaux de roue avec la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) votée dès l’été 2007 pour éviter une contestation étudiante de grande ampleur. Cette réforme confère l’autonomie budgétaire notamment en matière de ressources humaines ou encore d’immobilier aux universités, dont la dotation accordée par l’État dépendra des résultats. But de la manœuvre : « Rendre l’université attractive, la recherche visible à l’échelle internationale et sortir de la paralysie de la gouvernance actuelle. »
Big bang universitaire
Globalement saluée par la Conférence des présidents d’université, et les partis politiques de tous bords à l’exception des Verts et du parti communiste, elle a néanmoins rencontré deux vagues d’opposition à la rentrée 2007 et 2009 chez les étudiants et enseignants qui craignaient une privatisation de l’université. Néanmoins, au 1er janvier 2011, 72 des 83 universités concernées sont passées à l’autonomie. 39 fondations et chaires ont été créées en partenariat avec le secteur privé, permettant aux universités de lever 68 millions d’euros en trois ans, ce qui ne représente, certes, que 1 % de leur budget. Autre bémol, huit petites universités, qui peinaient à boucler leurs budgets 2012 ont été placées sous tutelle du rectorat, preuve que la transition ne se fait pas sans heurts. Malgré ce big bang sans précédent dans l’histoire de l’université française, le chemin de l’autonomie est encore long, comme l’a montré une récente étude de l’Association européenne des universités qui classe les universités françaises dans le dernier tiers du tableau en matière d’autonomie budgétaire, de recrutement et d’organisation. Avec 22 des 35 milliards d’euros d’investissements d’avenir, et un budget en hausse de 754 millions d’euros en 2012 à 25,8 milliards d’euros, l’enseignement supérieur et la recherche figurent en tête des priorités du gouvernement.
Ravalement de l’éducation
En primaire, les programmes ont été revus de fond en comble dès 2007. Le mot d’ordre ? Faire la part belle aux fondamentaux dont l’acquisition sera mesurée par des tests à l’âge de 7 et 10 ans. Jugé, « rétro, ringard » voire « réac », le projet a provoqué l’ire d’anciens ministres comme Jack Lang ou Luc Ferry, ainsi que des enseignants. Autre mesure phare, et même accueil : la suppression des cours à l’école primaire le samedi matin s’est traduite dans 95 % des établissements par un passage à la semaine de quatre jours à la rentrée 2008. Un rythme trop chargé pour les jeunes élèves, si bien que le ministère prône désormais neuf demi-journées du lundi au vendredi. Quant aux soixante heures annuelles d’aide personnalisée, elles ont permis de vaincre les blocages légers, mais pas de résoudre le problème du décrochage.
Le lycée a également subi une vaste opération de ravalement avec la révision successive des classes de seconde, première et terminale respectivement à la rentrée 2010, 2011 et 2012 : les programmes de la classe de seconde se composent désormais de 80 % d’enseignements communs, de deux enseignements d’exploration et de deux heures d’accompagnement scolaire hebdomadaire. La classe de première se veut moins spécialisée, permettant de fait les changements de filière. À l’inverse, la terminale prépare davantage le terrain à une orientation supérieure. Les chefs d’établissement disposent ainsi d’une enveloppe globale à répartir entre leurs différentes priorités éducatives, source de nombreux dilemmes. Et c’est le principal reproche que s’attire cette réforme : le manque de financements pour l’encadrement.
Points communs entre le primaire et le secondaire, la mastérisation du concours d’enseignant entrée en vigueur entre 2009 et 2011 et la suppression de 80 000 postes en cinq ans par le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, très décriées, n’ont pas encore pleinement produit leurs effets.
Volet social
Le gouvernement n’a pas non plus négligé le volet social avec la création d’un sixième échelon de bourse à l’université pour les classes moyennes, ou encore l’ouverture de 20 000 places à terme en internat d’excellence pour les bons élèves issus de zones d’éducation prioritaire, certes une coûteuse goutte d’eau dans l’océan d’un système français que l’on accuse de polariser les niveaux et de figer les trajectoires. Un phénomène accentué par l’assouplissement de la carte scolaire en 2007 alors que 51,4 % des établissements classés ZEP ont perdu des effectifs en trois ans.
L’étude Pisa qui prend tous les trois ans depuis l’an 2000 le pouls de la politique éducative des pays de l’OCDE, l’affirmait déjà en 2009 : « En France l'impact du milieu socioéconomique sur la performance est plus grand que dans la moyenne des pays de l'OCDE. » Nul doute que les résultats de l’édition 2012 seront attendus au tournant.
Le quinquennat a démarré sur les chapeaux de roue avec la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) votée dès l’été 2007 pour éviter une contestation étudiante de grande ampleur. Cette réforme confère l’autonomie budgétaire notamment en matière de ressources humaines ou encore d’immobilier aux universités, dont la dotation accordée par l’État dépendra des résultats. But de la manœuvre : « Rendre l’université attractive, la recherche visible à l’échelle internationale et sortir de la paralysie de la gouvernance actuelle. »
Big bang universitaire
Globalement saluée par la Conférence des présidents d’université, et les partis politiques de tous bords à l’exception des Verts et du parti communiste, elle a néanmoins rencontré deux vagues d’opposition à la rentrée 2007 et 2009 chez les étudiants et enseignants qui craignaient une privatisation de l’université. Néanmoins, au 1er janvier 2011, 72 des 83 universités concernées sont passées à l’autonomie. 39 fondations et chaires ont été créées en partenariat avec le secteur privé, permettant aux universités de lever 68 millions d’euros en trois ans, ce qui ne représente, certes, que 1 % de leur budget. Autre bémol, huit petites universités, qui peinaient à boucler leurs budgets 2012 ont été placées sous tutelle du rectorat, preuve que la transition ne se fait pas sans heurts. Malgré ce big bang sans précédent dans l’histoire de l’université française, le chemin de l’autonomie est encore long, comme l’a montré une récente étude de l’Association européenne des universités qui classe les universités françaises dans le dernier tiers du tableau en matière d’autonomie budgétaire, de recrutement et d’organisation. Avec 22 des 35 milliards d’euros d’investissements d’avenir, et un budget en hausse de 754 millions d’euros en 2012 à 25,8 milliards d’euros, l’enseignement supérieur et la recherche figurent en tête des priorités du gouvernement.
Ravalement de l’éducation
En primaire, les programmes ont été revus de fond en comble dès 2007. Le mot d’ordre ? Faire la part belle aux fondamentaux dont l’acquisition sera mesurée par des tests à l’âge de 7 et 10 ans. Jugé, « rétro, ringard » voire « réac », le projet a provoqué l’ire d’anciens ministres comme Jack Lang ou Luc Ferry, ainsi que des enseignants. Autre mesure phare, et même accueil : la suppression des cours à l’école primaire le samedi matin s’est traduite dans 95 % des établissements par un passage à la semaine de quatre jours à la rentrée 2008. Un rythme trop chargé pour les jeunes élèves, si bien que le ministère prône désormais neuf demi-journées du lundi au vendredi. Quant aux soixante heures annuelles d’aide personnalisée, elles ont permis de vaincre les blocages légers, mais pas de résoudre le problème du décrochage.
Le lycée a également subi une vaste opération de ravalement avec la révision successive des classes de seconde, première et terminale respectivement à la rentrée 2010, 2011 et 2012 : les programmes de la classe de seconde se composent désormais de 80 % d’enseignements communs, de deux enseignements d’exploration et de deux heures d’accompagnement scolaire hebdomadaire. La classe de première se veut moins spécialisée, permettant de fait les changements de filière. À l’inverse, la terminale prépare davantage le terrain à une orientation supérieure. Les chefs d’établissement disposent ainsi d’une enveloppe globale à répartir entre leurs différentes priorités éducatives, source de nombreux dilemmes. Et c’est le principal reproche que s’attire cette réforme : le manque de financements pour l’encadrement.
Points communs entre le primaire et le secondaire, la mastérisation du concours d’enseignant entrée en vigueur entre 2009 et 2011 et la suppression de 80 000 postes en cinq ans par le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, très décriées, n’ont pas encore pleinement produit leurs effets.
Volet social
Le gouvernement n’a pas non plus négligé le volet social avec la création d’un sixième échelon de bourse à l’université pour les classes moyennes, ou encore l’ouverture de 20 000 places à terme en internat d’excellence pour les bons élèves issus de zones d’éducation prioritaire, certes une coûteuse goutte d’eau dans l’océan d’un système français que l’on accuse de polariser les niveaux et de figer les trajectoires. Un phénomène accentué par l’assouplissement de la carte scolaire en 2007 alors que 51,4 % des établissements classés ZEP ont perdu des effectifs en trois ans.
L’étude Pisa qui prend tous les trois ans depuis l’an 2000 le pouls de la politique éducative des pays de l’OCDE, l’affirmait déjà en 2009 : « En France l'impact du milieu socioéconomique sur la performance est plus grand que dans la moyenne des pays de l'OCDE. » Nul doute que les résultats de l’édition 2012 seront attendus au tournant.