En créant le non-événement, Hollande désarme la CGT et anesthésie l’UMP
Editorial - Retraite sur la réforme
François Hollande n’a rien perdu de son habileté. Ancien premier secrétaire du plus redoutable panier de crabes politiques français, le chef de l’État a mis tout son savoir-faire au service de sa « réforme » des retraites.
En privilégiant un énième recours au contribuable, le gouvernement réussit en définitive le contre-pied parfait. Alors que les syndicats préparaient la bataille des régimes spéciaux et que l’opposition se passionnait pour le maintien de la CSG à taux constant, l’exécutif surprend. En créant le non-événement, Hollande désarme la CGT et anesthésie l’UMP.
Mise en scène
S’il convient de saluer le coup politique, on reste néanmoins en droit de s’interroger sur sa portée. Depuis la commande du rapport Moreau jusqu’à l’annonce du dispositif retenu par Jean-Marc Ayrault, tout semblait concourir à une réflexion d’ordre structurel. Il n’en est rien, cette mise en scène permettant en définitive au gouvernement de gagner en paix sociale ce qu’il perd en crédibilité.
Au-delà de la critique – aussi facile qu’agréable – de cet acte manqué, une question demeure : le gouvernement a-t-il eu le choix ? Bénéficiait-il du soutien populaire nécessaire pour mener à son terme une réforme ambitieuse ? C’est peu probable, tant les trente et quelques pourcents de Français favorables au tandem Hollande/Ayrault, sont ceux-là même que la réforme était censée viser.
Quoi qu’il en dise, le président de la République reste attentif à l’opinion publique. Attaché à la culture du compromis, il sait ne pas être en mesure de s’aliéner les soutiens qui l’ont porté sur le perron de l’Élysée. Sauf bien sûr à hypothéquer dès aujourd’hui toutes chances de réélection ; ce qu’aucun politique français ne saurait décemment envisager.
Pierre Netter
En privilégiant un énième recours au contribuable, le gouvernement réussit en définitive le contre-pied parfait. Alors que les syndicats préparaient la bataille des régimes spéciaux et que l’opposition se passionnait pour le maintien de la CSG à taux constant, l’exécutif surprend. En créant le non-événement, Hollande désarme la CGT et anesthésie l’UMP.
Mise en scène
S’il convient de saluer le coup politique, on reste néanmoins en droit de s’interroger sur sa portée. Depuis la commande du rapport Moreau jusqu’à l’annonce du dispositif retenu par Jean-Marc Ayrault, tout semblait concourir à une réflexion d’ordre structurel. Il n’en est rien, cette mise en scène permettant en définitive au gouvernement de gagner en paix sociale ce qu’il perd en crédibilité.
Au-delà de la critique – aussi facile qu’agréable – de cet acte manqué, une question demeure : le gouvernement a-t-il eu le choix ? Bénéficiait-il du soutien populaire nécessaire pour mener à son terme une réforme ambitieuse ? C’est peu probable, tant les trente et quelques pourcents de Français favorables au tandem Hollande/Ayrault, sont ceux-là même que la réforme était censée viser.
Quoi qu’il en dise, le président de la République reste attentif à l’opinion publique. Attaché à la culture du compromis, il sait ne pas être en mesure de s’aliéner les soutiens qui l’ont porté sur le perron de l’Élysée. Sauf bien sûr à hypothéquer dès aujourd’hui toutes chances de réélection ; ce qu’aucun politique français ne saurait décemment envisager.
Pierre Netter