Des primaires à gauche entraîneraient une quasi-vacance du pouvoir
L’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP accélère le calendrier et plonge la classe politique dans le marathon élyséen. C’est l’occasion d’un rapide état des lieux des forces en présence.

Avec 64,5% des suffrages, l’ancien Président confirme qu’il est incontournable, mais échoue à se montrer incontestable. Ce résultat, conjugué aux affaires, ne garantit pas aujourd’hui sa capacité à se présenter au premier tour en 2017.

Derrière la campagne en demi-teinte de Nicolas Sarkozy plane l’ombre d’Alain Juppé. Présenté comme le recours idéal des électeurs de centre droit, le maire de Bordeaux bénéficie d’une couverture médiatique pour le moins positive. Malheureusement pour l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, cet engouement intervient deux ans trop tôt. Après lui, d’autres personnalités seront à leur tour portées aux nues par les grands médias nationaux.

Plus à droite, Marine Le Pen tient le Front national d’une main de fer. Dans sa manche, la future candidate dissimule une arme électorale de destruction massive : renoncer à l’abandon de l’euro et s’offrir – après la respectabilité politique – la respectabilité économique.

Hollande, Sarkozy, Juppé, Le Pen. Et les autres.

À gauche, des voix s’élèvent en faveur d’une primaire ouverte. Bien qu’inscrite dans les statuts du parti socialiste, cette option n’est en réalité pas envisageable. Elle supposerait en effet l’entrée en campagne – et en concurrence – du chef de l’État et de son Premier ministre, bien avant le terme du quinquennat. Cela entraînerait une quasi-vacance du pouvoir, situation que nos institutions ne prévoient pas.

Sauf renoncement inédit, François Hollande sera donc candidat à sa succession, mais ne portera peut-être pas les couleurs du PS. Le « canal historique » pourrait en effet accorder l’investiture du parti à Martine Aubry si cette dernière se révélait en mesure de rassembler jusqu’aux partisans de Jean-Luc Mélenchon.

Sarkozy, Juppé, Le Pen, Hollande, Aubry. Et bien sûr Fillon, Bertrand, Valls et désormais Le Maire. Tous figurent au casting de la prochaine élection présidentielle. Ceux-là et d’autres, tant rien en politique ne se détermine deux ans à l’avance.

De fait, parmi les grands absents de 2014, circule déjà dans certains cercles le nom d’une ancienne avocate, devenue ministre et aujourd’hui présidente du Fonds monétaire international. Auteur d’un parcours sans faute, Christine Lagarde collectionne l’expérience, la légitimité internationale et surtout, répond au besoin de renouveau qu’expriment les Français. Reste une question, aujourd’hui sans réponse : en a-t-elle envie ?

Pierre Netter
Rédacteur en chef


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