Après les dernières sorties de Jean-Marie Le Pen, la présidente du FN désavoue publiquement son père et annonce s’opposer à sa candidature en Paca. Parricide ou nécessité politique ?
« J’ai informé Jean-Marie Le Pen que je m’opposerai, lors du bureau politique du 17 avril prochain qui doit investir les têtes de listes pour les élections régionales, à sa candidature en Provence-Alpes-Côte d’Azur. » L’énoncé est clair : Marine Le Pen refuse que le Front national pâtisse de l’attitude du patriarche, qui « semble être entré dans une véritable spirale entre stratégie de la terre brûlée et suicide politique. »

Dans un tweet du 8 avril, le vice-président frontiste Florian Philippot affirme que « la rupture politique avec Jean-Marie Le Pen est désormais totale et définitive. Sous l'impulsion de Marine Le Pen des décisions seront prises rapidement. » Au même moment, la présidente s’explique dans un communiqué synthétique : « Son statut de président d’honneur ne l’autorise pas à prendre le FN en otage, de provocations aussi grossières dont l’objectif semble être de me nuire mais qui, hélas, portent un coup très dur à tout le mouvement, à ses cadres, à ses candidats, à ses adhérents, à ses électeurs. »

Le 2 avril dernier, le fondateur du FN confirme chez Jean-Jacques Bourdin (BFMTV-RMC) l’un de ses nombreux dérapages sur les chambres à gaz – « un détail de l’Histoire ». Six jours plus tard, il récidive dans une interview sulfureuse au journal d'extrême droite Rivarol : « Je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître » ou « Manuel Valls est français depuis trente ans. Moi depuis mille. Quel est son attachement réel à la France ? ».
Des propos qui scandalisent l’ensemble de la classe politique et une provocation de trop qui rappelle, au besoin, que le Front national n’a pas changé, alors même que la fille Le Pen tente depuis son accession à la présidence en janvier 2011 de dédiaboliser le parti et de gommer son image xénophobe et antisémite. Un bureau politique est d'ores et déjà convoqué au 17 avril et verra sans doute relancée la question de la mutation d’un parti extrémiste et hors système en un parti « light » de pouvoir.

JB

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