Madeleine Berre, présidente de la Confédération patronale gabonaise et directrice générale de Deloitte Juridique et Fiscal au Gabon*,partage sa vision de l’Afrique contemporaine, de la place des femmes et des améliorations à réaliser, ainsi que les qualités propres à un leader dans ce paysage en pleine évolution. Éclairages.

Décideurs. Quelles sont les qualités inhérentes à un leader ?

Madeleine Berre. L’exemplarité est à mon sens la qualité première d’un leader, qui doit être apte à fédérer dans le bon sens. Il doit faire preuve de volonté, de détermination, s’adapter et donner confiance. Quand un leader est confiant, il donne confiance à ses équipes. Il est nécessaire d’avoir ces qualités pour avoir une influence positive sur son environnement. D’ailleurs, plus que jamais en Afrique, on cherche des leaders !

Décideurs. Vous êtes la première femme élue à la tête de la Confédération patronale gabonaise. Quelle est la place des femmes dans le monde des affaires aujourd’hui en Afrique ?

M. B. Ma nomination suscite l’attention et met l’accent sur le rôle et la place des femmes dans les cercles d’affaires en Afrique. Dans l’environnement francophone, que ce soit au Gabon, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal, les femmes sont très présentes et de plus en plus portées à des fonctions managériales mais parfois peu visibles…Ceci est certainement culturel. D’ailleurs, il me semble que le rôle des femmes est quelque peu différent dans le monde africain anglo-saxon. Les femmes ont besoin d’avoir des modèles qui permettent de ne pas se sentir en position de risque. D’autant qu’il n’est pas facile d’être un modèle, un leader, et de maintenir un équilibre familial et personnel.

Décideurs. Le droit Ohada contribue à favoriser la sécurité juridique et judiciaire dans l'espace concerné, quelles améliorations sont encore nécessaires au service de la croissance du continent ?

M. B. L’acte uniforme Ohada a participé à l’intégration juridique dans les dix-sept États parties et a permis de fluidifier la vie des affaires. Il s’agit d’une avancée forte. D’un point de vue pratique, cela a été d’un grand confort. Mais il existe encore trop de barrières empêchant la circulation des personnes et des marchandises en Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon les matières, il n’est pas toujours possible d’uniformiser le droit mais dès que cela est réalisable, c’est aux acteurs économiques de le mettre en place. Les textes doivent permettre de favoriser toujours plus l’environnement économique.

Propos recueillis par Elodie Sigaux



* Madeleine Berre, est devenue depuis Septembre 2015, Ministre du Tourisme du Gabon.

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