« Le seul vote utile, c'est moi ! »
Entretien avec François Bayrou, candidat du Modem pour l’élection présidentielle de 2012.
Décideurs. Comment vivez-vous la campagne présidentielle actuelle ? Diffère-t?elle des précédentes ? ?
François Bayrou. Je vis cette campagne avec bonheur et sérénité. Elle diffère bien sûr des précédentes car notre pays affronte la crise la plus grave qu’il ait jamais vécue depuis plus de cinquante ans, économiquement et psychologiquement,. Mais je le dis avec conviction, les mauvais jours finiront. Nous pouvons reconstruire notre avenir commun si nous avons le courage de la lucidité, si nous avons confiance les uns envers les autres. À condition de choisir une stratégie claire pour assurer le redressement de la France !
Décideurs. L’entrée en campagne tardive de Nicolas Sarkozy n’étouffe?t?elle pas votre émergence, en bipolarisant le débat avec le PS et en présupposant du duel du second tour ? ?
F. B. Personne ne doute que Nicolas Sarkozy était déjà en campagne avant son entrée officielle. Les Français ne se laisseront pas bercer par la bipolarisation ni confisquer leur choix. Ils savent que les jeux ne sont pas faits à l’avance, qu’on ne leur imposera pas une histoire écrite à l’avance. Les institutions et la façon de faire de la politique en France doivent évoluer. Ce dont on a besoin c'est d'une force qui impose le pluralisme en France. Cette force, c'est notre famille en voie de reconstitution, avec des gaullistes, avec des écologistes, avec des gens de centre gauche, qui seule peut l’incarner !
Décideurs. La faute incombe?t?elle à la Ve République et son mode de scrutin ? La proportionnelle constitue?t?elle la condition sine qua non à l’émergence du centre ?
F. B. La proportionnelle est, bien sûr, une condition pour que tous les grands courants de la vie politique soient respectés et représentés équitablement. Mais avec ou sans, l’existence du centre aujourd’hui est une réalité ! Actuellement, deux Français sur trois n’ont plus confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner. Ils savent pertinemment que seul un gouvernement d’unité nationale, composé d’hommes et de femmes issus des grandes familles de pensée de notre pays, pourra changer le cours des choses !
Décideurs. Les sondages portant sur le 2e tour, même s’ils sont interdits, vous donnent grand gagnant de l’élection. Comment passer le cap du premier tour ?
F.B. Ceux qui prétendent que le vote utile est celui du choix du candidat socialiste ou du candidat sortant, je leur réponds que le seul vote utile, c’est moi ! Les Français ne sont pas dupes. Ils savent que, contrairement à ce qu’on leur a répété depuis des années, des lustres et des décennies, il est parfaitement possible de trouver un autre modèle pour la société française, que ce modèle est en germe dans notre crise et qu’il n'est pas le modèle de l'opposition d'une partie du pays contre l'autre, mais que c'est le modèle de la solidarité. Une France solidaire, ce que je porte, c’est cela qui me mènera au second tour !
François Bayrou. Je vis cette campagne avec bonheur et sérénité. Elle diffère bien sûr des précédentes car notre pays affronte la crise la plus grave qu’il ait jamais vécue depuis plus de cinquante ans, économiquement et psychologiquement,. Mais je le dis avec conviction, les mauvais jours finiront. Nous pouvons reconstruire notre avenir commun si nous avons le courage de la lucidité, si nous avons confiance les uns envers les autres. À condition de choisir une stratégie claire pour assurer le redressement de la France !
Décideurs. L’entrée en campagne tardive de Nicolas Sarkozy n’étouffe?t?elle pas votre émergence, en bipolarisant le débat avec le PS et en présupposant du duel du second tour ? ?
F. B. Personne ne doute que Nicolas Sarkozy était déjà en campagne avant son entrée officielle. Les Français ne se laisseront pas bercer par la bipolarisation ni confisquer leur choix. Ils savent que les jeux ne sont pas faits à l’avance, qu’on ne leur imposera pas une histoire écrite à l’avance. Les institutions et la façon de faire de la politique en France doivent évoluer. Ce dont on a besoin c'est d'une force qui impose le pluralisme en France. Cette force, c'est notre famille en voie de reconstitution, avec des gaullistes, avec des écologistes, avec des gens de centre gauche, qui seule peut l’incarner !
Décideurs. La faute incombe?t?elle à la Ve République et son mode de scrutin ? La proportionnelle constitue?t?elle la condition sine qua non à l’émergence du centre ?
F. B. La proportionnelle est, bien sûr, une condition pour que tous les grands courants de la vie politique soient respectés et représentés équitablement. Mais avec ou sans, l’existence du centre aujourd’hui est une réalité ! Actuellement, deux Français sur trois n’ont plus confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner. Ils savent pertinemment que seul un gouvernement d’unité nationale, composé d’hommes et de femmes issus des grandes familles de pensée de notre pays, pourra changer le cours des choses !
Décideurs. Les sondages portant sur le 2e tour, même s’ils sont interdits, vous donnent grand gagnant de l’élection. Comment passer le cap du premier tour ?
F.B. Ceux qui prétendent que le vote utile est celui du choix du candidat socialiste ou du candidat sortant, je leur réponds que le seul vote utile, c’est moi ! Les Français ne sont pas dupes. Ils savent que, contrairement à ce qu’on leur a répété depuis des années, des lustres et des décennies, il est parfaitement possible de trouver un autre modèle pour la société française, que ce modèle est en germe dans notre crise et qu’il n'est pas le modèle de l'opposition d'une partie du pays contre l'autre, mais que c'est le modèle de la solidarité. Une France solidaire, ce que je porte, c’est cela qui me mènera au second tour !