" Pour renforcer leur visibilité et leur rayonnement mondial, les grands noms de la formation ont choisi de s’allier pour proposer des programmes internationaux "
EMBA : quand les écoles s’associent, les campus fleurissent
Pour répondre aux nouveaux enjeux mondiaux, les plus grandes écoles ont trouvé la parade : former des consortiums et proposer des programmes internationaux. Plus chers, plus sélectifs et réservés à une population bien spécifique, les nouveaux EMBA sont des passeports d’excellence pour les dirigeants de demain.
Dans le monde des Masters of Business Administration (MBA), la complexité réside dans la multiplicité des écoles et des formations. À tout âge et niveau d’expérience, ces formations professionnelles apparaissent comme le marchepied vers les hautes sphères hiérarchiques et par conséquent vers les hauts salaires. Pour les cadres dirigeants et autres exécutifs cumulant, en moyenne, dix années d’expérience, des programmes spécifiques ont vu le jour dans la seconde moitié du XXe siècle aux États-Unis, puis progressivement en Europe, pour aujourd’hui être présents dans toutes les grandes écoles des places fortes de l’économie mondiale : les Executive MBA (EMBA). Alors, pour renforcer leur visibilité et leur rayonnement mondial, les grands noms de la formation ont choisi de s’allier pour proposer des programmes internationaux tout autour du globe.
Sur la route du leadership
De manière générale, la volonté de suivre un MBA après plusieurs années en entreprise répond à un besoin fort de changement de la part du salarié. Évolution professionnelle ou réorientation complète, il représente une formidable opportunité pour atteindre des postes à responsabilité dont les rémunérations sont plus attrayantes. Véritable projet professionnel auquel l’entreprise peut être associée, ces formations permettent de lutter contre l’obsolescence des compétences, de recevoir une expertise en management et de rencontrer d’autres professionnels, un ensemble de données qui crée une dynamique positive. D’ailleurs, certaines entreprises sont consultées pour participer à l’élaboration des contenus des programmes.
Quant à l’Executive MBA, ses participants appartiennent déjà à ces hautes sphères de l’entreprise. Ces dirigeants, qui sollicitent ce type de formation, souhaitent principalement gagner en leadership et mieux maîtriser les enjeux globaux. Parmi eux se trouvent également des futurs entrepreneurs qui, après une riche carrière en entreprise, veulent prendre un nouveau tournant en créant leur propre structure.
Des programmes cross-border
La concurrence entre les institutions à ce niveau est plus vive puisque les programmes sont avant tout généralistes et procurent une vision managériale de très haut niveau. Pour se différencier initialement, depuis quelques années la volonté de proposer des formations à dimension internationale s’est intensifiée pour devenir incontournable aujourd’hui. Quand ce n’est pas par l’ouverture de campus à l’étranger, comme l’a fait l’Insead en 2000 à Singapour, ce sont des alliances telles que le Trium (HEC, LSE, NYU) qui voient le jour. Pour certaines écoles, l’accent est mis sur une présence au sein du trio États-Unis/Europe/Asie, reflétant le lien entre la notoriété des institutions américaines, le management à l’européenne et la nécessité de se trouver au plus près des pays émergents. La Chine, grande puissance montante, semble avoir trouvé la formule gagnante dans le partenariat de HKUST avec l’Université de Kellogg à Chicago et ses quatre autres antennes à Miami (E.U.), Tel-Aviv (Israël), Vallendar (Allemagne) et Toronto (Canada : le programme occupe la première place du classement depuis plusieurs années consécutives. L’exemple du programme de l’université américaine de Duke est également significatif de la globalisation du leadership. Durant les quinze mois de la session, les participants parcourent le monde en commençant par Durham puis vont de Saint-Pétersbourg à Londres, de Dubai à New Delhi et de Shanghai à Bangkok…
Les promotions s’internationalisent
L’anglais est la langue unique dans la majorité des programmes d’excellence, les promotions étant de plus en plus diversifiées. Si chaque ressortissant avait tendance à suivre les programmes proposés par les établissements de son pays, ou dans les universités américaines qui ont toujours bénéficiées d’une grande aura, le constat n’est plus le même aujourd’hui, et surtout dans le cas des EMBA. Par exemple, ce sont plus de trente nationalités qui sont représentées à la London School of Business et dans le fameux Trium. On compte également 56 % de non-asiatiques dans le programme de l’alliance HKUST/Kellogg. Ces joint-ventures entre les écoles prennent alors tout leur sens.
Un pont d’or entre la théorie et l’entreprise
Lieu privilégié entre la recherche et le monde de l’entreprise aujourd’hui, le MBA apporte des solutions managériales à des hauts potentiels. L’actualisation des connaissances théoriques, l’ouverture internationale ou la résolution de cas d’entreprises, sont autant d’opportunités mises à disposition des candidats et par prolongement à l’entreprise. À l’horizon 2020, dans un monde en mouvement, les connaissances deviennent rapidement obsolètes, conséquence directe du développement rapide des technologies et de la mutation des modèles économiques. La dimension internationale, et particulièrement de l’EMBA, constitue également une double valeur ajoutée. Elle s’apprécie grâce à trois éléments : la mixité des promotions accueillant des professionnels du monde entier, les cours déroulés en anglais pour la plupart, et enfin les voyages, conférences et séminaires internationaux qui placent les participants face aux grands acteurs de l’économie mondiale.
Répondre aux besoins des entreprises et à la curiosité des participants est un enjeu majeur pour les écoles dans la création de leur valeur ajoutée. C’est également pour cela que l’on voit s’ouvrir des programmes spécialisés. En mars 2011, la création d’un EMBA dédié à l’innovation et au numérique, s’adresse à des ingénieurs et managers très expérimentés.
Un triple investissement
S’engager dans la recherche d’un (E)MBA, c’est faire la balance entre les avantages qu’il procure dans sa finalité et les investissements qu’il représente dans sa durée. Tout d’abord, la formation professionnelle diplômante est un retour à la vie étudiante. Après avoir acquis de l’expérience professionnelle, retourner sur les bancs de l’école n’est pas chose facile. L’apprentissage est dense et, quelle que soit la filière choisie, il demande une somme de travail très importante. La démarche doit donc être fondée sur une solide motivation en toute conscience de l’énergie que cela requiert.
D’autre part, la durée représente en moyenne 12 à 24 mois de déconnexion avec son activité, partiellement ou intégralement. Cela implique donc un investissement en temps considérable. Les programmes à temps partiel sont particulièrement exigeants car ils nécessitent de mener de front sa vie professionnelle et l’enseignement académique, souvent dispensé en fin de semaine et pendant les week-ends, laissant peu de temps pour la vie personnelle.
Enfin, le coût de ces formations est substantiel. Oscillant entre 50 000 et 150 000 dollars pour les meilleures formations, la décision ne se prend pas à la légère. Et même si ces frais couvrent en général la totalité des déplacements et d’hébergements durant les sessions, il faut garder à l’esprit que ces formations ne procurent pas de rémunérations à la fin du mois. Pourtant, s’ils sont autant fréquentés, c’est que les salaires à la sortie permettent un rapide retour sur investissement. Les augmentations de salaires relevées post-EMBA varient aux alentours de 50 %, atteignant même 153 % pour les sortants du programme de l’IE Business School de Madrid en partenariat avec Brown (E.U.).
Les EMBA, formations à dimension internationale apparaissent comme une réponse aux problématiques liées à l’évolution stratégique, au leadership, grande thématique montante, et à la globalisation de l’économie. Néanmoins, cette démarche a un prix, tant financier que personnel.
Dans le monde des Masters of Business Administration (MBA), la complexité réside dans la multiplicité des écoles et des formations. À tout âge et niveau d’expérience, ces formations professionnelles apparaissent comme le marchepied vers les hautes sphères hiérarchiques et par conséquent vers les hauts salaires. Pour les cadres dirigeants et autres exécutifs cumulant, en moyenne, dix années d’expérience, des programmes spécifiques ont vu le jour dans la seconde moitié du XXe siècle aux États-Unis, puis progressivement en Europe, pour aujourd’hui être présents dans toutes les grandes écoles des places fortes de l’économie mondiale : les Executive MBA (EMBA). Alors, pour renforcer leur visibilité et leur rayonnement mondial, les grands noms de la formation ont choisi de s’allier pour proposer des programmes internationaux tout autour du globe.
Sur la route du leadership
De manière générale, la volonté de suivre un MBA après plusieurs années en entreprise répond à un besoin fort de changement de la part du salarié. Évolution professionnelle ou réorientation complète, il représente une formidable opportunité pour atteindre des postes à responsabilité dont les rémunérations sont plus attrayantes. Véritable projet professionnel auquel l’entreprise peut être associée, ces formations permettent de lutter contre l’obsolescence des compétences, de recevoir une expertise en management et de rencontrer d’autres professionnels, un ensemble de données qui crée une dynamique positive. D’ailleurs, certaines entreprises sont consultées pour participer à l’élaboration des contenus des programmes.
Quant à l’Executive MBA, ses participants appartiennent déjà à ces hautes sphères de l’entreprise. Ces dirigeants, qui sollicitent ce type de formation, souhaitent principalement gagner en leadership et mieux maîtriser les enjeux globaux. Parmi eux se trouvent également des futurs entrepreneurs qui, après une riche carrière en entreprise, veulent prendre un nouveau tournant en créant leur propre structure.
Des programmes cross-border
La concurrence entre les institutions à ce niveau est plus vive puisque les programmes sont avant tout généralistes et procurent une vision managériale de très haut niveau. Pour se différencier initialement, depuis quelques années la volonté de proposer des formations à dimension internationale s’est intensifiée pour devenir incontournable aujourd’hui. Quand ce n’est pas par l’ouverture de campus à l’étranger, comme l’a fait l’Insead en 2000 à Singapour, ce sont des alliances telles que le Trium (HEC, LSE, NYU) qui voient le jour. Pour certaines écoles, l’accent est mis sur une présence au sein du trio États-Unis/Europe/Asie, reflétant le lien entre la notoriété des institutions américaines, le management à l’européenne et la nécessité de se trouver au plus près des pays émergents. La Chine, grande puissance montante, semble avoir trouvé la formule gagnante dans le partenariat de HKUST avec l’Université de Kellogg à Chicago et ses quatre autres antennes à Miami (E.U.), Tel-Aviv (Israël), Vallendar (Allemagne) et Toronto (Canada : le programme occupe la première place du classement depuis plusieurs années consécutives. L’exemple du programme de l’université américaine de Duke est également significatif de la globalisation du leadership. Durant les quinze mois de la session, les participants parcourent le monde en commençant par Durham puis vont de Saint-Pétersbourg à Londres, de Dubai à New Delhi et de Shanghai à Bangkok…
Les promotions s’internationalisent
L’anglais est la langue unique dans la majorité des programmes d’excellence, les promotions étant de plus en plus diversifiées. Si chaque ressortissant avait tendance à suivre les programmes proposés par les établissements de son pays, ou dans les universités américaines qui ont toujours bénéficiées d’une grande aura, le constat n’est plus le même aujourd’hui, et surtout dans le cas des EMBA. Par exemple, ce sont plus de trente nationalités qui sont représentées à la London School of Business et dans le fameux Trium. On compte également 56 % de non-asiatiques dans le programme de l’alliance HKUST/Kellogg. Ces joint-ventures entre les écoles prennent alors tout leur sens.
Un pont d’or entre la théorie et l’entreprise
Lieu privilégié entre la recherche et le monde de l’entreprise aujourd’hui, le MBA apporte des solutions managériales à des hauts potentiels. L’actualisation des connaissances théoriques, l’ouverture internationale ou la résolution de cas d’entreprises, sont autant d’opportunités mises à disposition des candidats et par prolongement à l’entreprise. À l’horizon 2020, dans un monde en mouvement, les connaissances deviennent rapidement obsolètes, conséquence directe du développement rapide des technologies et de la mutation des modèles économiques. La dimension internationale, et particulièrement de l’EMBA, constitue également une double valeur ajoutée. Elle s’apprécie grâce à trois éléments : la mixité des promotions accueillant des professionnels du monde entier, les cours déroulés en anglais pour la plupart, et enfin les voyages, conférences et séminaires internationaux qui placent les participants face aux grands acteurs de l’économie mondiale.
Répondre aux besoins des entreprises et à la curiosité des participants est un enjeu majeur pour les écoles dans la création de leur valeur ajoutée. C’est également pour cela que l’on voit s’ouvrir des programmes spécialisés. En mars 2011, la création d’un EMBA dédié à l’innovation et au numérique, s’adresse à des ingénieurs et managers très expérimentés.
Un triple investissement
S’engager dans la recherche d’un (E)MBA, c’est faire la balance entre les avantages qu’il procure dans sa finalité et les investissements qu’il représente dans sa durée. Tout d’abord, la formation professionnelle diplômante est un retour à la vie étudiante. Après avoir acquis de l’expérience professionnelle, retourner sur les bancs de l’école n’est pas chose facile. L’apprentissage est dense et, quelle que soit la filière choisie, il demande une somme de travail très importante. La démarche doit donc être fondée sur une solide motivation en toute conscience de l’énergie que cela requiert.
D’autre part, la durée représente en moyenne 12 à 24 mois de déconnexion avec son activité, partiellement ou intégralement. Cela implique donc un investissement en temps considérable. Les programmes à temps partiel sont particulièrement exigeants car ils nécessitent de mener de front sa vie professionnelle et l’enseignement académique, souvent dispensé en fin de semaine et pendant les week-ends, laissant peu de temps pour la vie personnelle.
Enfin, le coût de ces formations est substantiel. Oscillant entre 50 000 et 150 000 dollars pour les meilleures formations, la décision ne se prend pas à la légère. Et même si ces frais couvrent en général la totalité des déplacements et d’hébergements durant les sessions, il faut garder à l’esprit que ces formations ne procurent pas de rémunérations à la fin du mois. Pourtant, s’ils sont autant fréquentés, c’est que les salaires à la sortie permettent un rapide retour sur investissement. Les augmentations de salaires relevées post-EMBA varient aux alentours de 50 %, atteignant même 153 % pour les sortants du programme de l’IE Business School de Madrid en partenariat avec Brown (E.U.).
Les EMBA, formations à dimension internationale apparaissent comme une réponse aux problématiques liées à l’évolution stratégique, au leadership, grande thématique montante, et à la globalisation de l’économie. Néanmoins, cette démarche a un prix, tant financier que personnel.