« Les candidats de ce pôle central qui auront signé une charte d’engagement se présenteront sous l’étiquette : "Le Centre pour la France" »
« Il faut un courant politique qui ne cherche pas l’échec des gouvernants, mais le succès de la France dans les immenses difficultés qu’elle va rencontrer. Des gens qui ne s’en laissent pas compter, qui ne se laissent pas influencer par les intérêts partisans. Et cette force ne peut être qu’au Centre.

Je dis au centre. Pour la première fois, un vrai centre peut exister. Jusqu’à maintenant, le centre ne se concevait qu’à droite. Jamais, depuis des années, il n’avait pu faire la preuve d’une vraie indépendance, d’une vraie liberté de décision, fondée non pas sur des arrière-pensées, mais sur le plus profond de son engagement.
Or pour qu’un vrai centre existe, il faut qu’il réunisse des femmes et des hommes qui assument leur diversité et ne soient pas toujours du même côté de cette barrière imaginaire qui séparerait les Français.

(…)

La création d’une force centrale et libre dans la vie politique française, là est la seule nouveauté, et le seul changement possible. Et cette force centrale qui accepte et veut voir réunies les sensibilités différentes du centre, ceux qui ont voté d’un côté et ceux qui ont voté de l’autre, un pôle qui non seulement accepte la diversité mais la souhaite, c’est la garantie que pour la première fois, un courant refusera le sectarisme, les réflexes de clan, tout pour ou tout contre, toujours pour ou toujours contre !
Les candidats de ce pôle central qui auront signé une charte d’engagement se présenteront sous l’étiquette : "Le Centre pour la France". »



Y a-t-il eu, à la veille d’indiquer votre intention de voter personnellement pour François Hollande, des rapprochements avec le PS en vue des législatives ?

François Bayrou.
Je n’ai eu aucun contact, direct ou indirect, avec qui que ce soit, et notamment pas François Hollande. J’ai la certitude intérieure que tout marchandage aurait rendu la décision que je devais prendre entachée. Cette indépendance absolue est pour moi un honneur.
Si centre il y a, il doit être libre et pas d’un côté ou de l’autre. Sa force est de penser différemment, de l’assumer et de faire naître des accords. Le centre ne doit plus être une dépendance. Et à titre personnel, je tendrai la main et favoriserai toute réunion.


Comment allez-vous procéder dans votre propre circonscription où la droite et la gauche sont devant vous ?

François Bayrou.
Le vote du premier tour de l’élection présidentielle ne fera pas le vote de l’élection législative. Les Béarnais sont fins, intelligents et nuancés.
Le score que j’ai fait à la présidentielle dans ma circonscription est très bon. C’est plus du double du score national. Or, la dernière fois, c’était moins du double.


Dans le grand pôle central, nombreux sont ceux qui ont déjà fait leur choix : le nouveau centre a passé un accord avec l’UMP et EELV avec le PS. Est-ce la fin du Modem ? Et qu’y aura-t-il dans votre nouveau parti ?

François Bayrou.
Je ne signe pas la fin du Modem et le label choisi est un label fédérateur. D’ailleurs, même si je n’ai pas la charge de nommer les ministres, je ne souhaite pas l’entrée du Modem au gouvernement. Cela créerait de la confusion.
Le centre pour la France comportera une charte. Il y aura plusieurs centaines de candidats sous cette couleur aux législatives. J’espère aussi qu’il y aura beaucoup de renouvellement. Mais si nous avons moins de quinze députés et que le Nouveau centre n’en a pas plus, il n’est pas impossible que nous fassions un groupe commun. Il faudra des rassemblements avec des députés centre gauche et des députés centre droit. Je ne demande qu’une chose : de l’estime réciproque.
S’il n’y a pas de force indépendante, il n’y aura pas de centre. Beaucoup de ceux qui partent se réfugier sous l’aile protectrice ont renoncé à l’indépendance. Je crois au pluralisme et aux débats entre les idées différentes. Il ne peut y avoir uniquement deux partis en exercice qui alternent.
Je n’attends rien de François Hollande, qui est Président de la République, et à chacun ses responsabilités. Aucune forme d’accord, d’alliance, de demande.

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