De rendez-vous ratés en demi-mesures, la grenade grecque s’est chargée d’uranium enrichi
Tintin chez les Grecs
Qu’ont en commun Georges Papandréou – futur ex-premier ministre grec - et Tintin, blondinet héroïque imaginé par Hergé ? Certainement pas les encours budgétaires : 150 millions d’euros furent nécessaires pour porter le jeune reporter à l’écran, quand le « Georges à moustache » le plus célèbre depuis Clemenceau est aujourd’hui endetté à hauteur de 350 milliards d’euros. En revanche, l’un et l’autre partagent un goût certain pour les rebondissements et autres scénarios à tiroirs.
Thriller politico-monétaire, la crise de la dette grecque a de quoi inspirer le tout-Hollywood : Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, parfaits en couple d’anti-héros, un ennemi aussi mystérieux qu’imprévisible en la personne de Georges Papandréou, des seconds rôles charismatiques incarnés par Christine Lagarde et Mario Draghi, nouveau patron de la BCE, et un objectif des plus dignes : sauver le monde. Rien que ça.
Parce que mieux vaut en sourire, de la dette grecque. Plus d’un an que les chefs d’État de la zone euro se réunissent pour désamorcer la grenade athénienne. Mais de rendez-vous ratés en demi-mesures, la grenade s’est chargée d’uranium enrichi, menaçant de faire sauter l’union monétaire. De quoi passionner un électorat soudainement acquis à la cause du désendettement.
Le spectacle, façon Papandréou
Jeudi 27 novembre, le président Sarkozy s’adresse à la nation. Dans un exercice de pédagogie habilement négocié, le chef de l’État vend la peau de l’ours qu’il pensait avoir tué. La zone euro ? Sauvée ! déclare-t-il. Et la planète finance d’applaudir le coup de force franco-allemand. Mais c’était sans compter sur le sens du spectacle de Papandréou.
Lundi 31 octobre. Le premier ministre grec prend ses « partenaires » européens à revers et annonce la tenue d’un référendum invitant ses compatriotes à s’exprimer sur le plan de sauvetage adopté quelques jours auparavant. À 48 heures du G20 présidé par la France, le coup politique fait l’effet d’une bombe. Alors qu’aux quatre coins du monde, les indices boursiers s’effondrent à l’unisson, le couple Sarkozy-Merkel – « Merkozy » comme certains l’appellent - prépare sa riposte.
Suite… et fin ?
Mercredi 2 novembre. La chancelière allemande et le président français tiennent une conférence de presse. Après avoir sommé leur homologue grec de s’expliquer sur la volte-face référendaire, les deux chefs d’État abattent leur carte maîtresse : si le non l’emporte, Athènes prendra la porte de la zone euro. Et de l’Union européenne, préviennent les hauts fonctionnaires de Bruxelles. Le ton est donné, l’enjeu précisé.
Jeudi 3 novembre. Dos au mur, stigmatisé jusque dans son propre camp, Georges Papandréou est fébrile. Dans un communiqué, il se désavoue et déclare envisager de revenir sur le projet de référendum. Pour lui, l’échec est à la mesure de l’humiliation qu’il inflige à son peuple. Abattu, il sait vivre ses derniers instants en tant que Premier ministre de la Grèce.
Vendredi 4 novembre. Le G20 se referme sur une note rassurante. Barack Obama s’apprête à remplacer Angela Merkel aux côtés du président français. La zone euro est sauvée. Pour l’instant tout du moins. Car Hollywood a ses ficelles : les films à succès ont toujours une suite…
Thriller politico-monétaire, la crise de la dette grecque a de quoi inspirer le tout-Hollywood : Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, parfaits en couple d’anti-héros, un ennemi aussi mystérieux qu’imprévisible en la personne de Georges Papandréou, des seconds rôles charismatiques incarnés par Christine Lagarde et Mario Draghi, nouveau patron de la BCE, et un objectif des plus dignes : sauver le monde. Rien que ça.
Parce que mieux vaut en sourire, de la dette grecque. Plus d’un an que les chefs d’État de la zone euro se réunissent pour désamorcer la grenade athénienne. Mais de rendez-vous ratés en demi-mesures, la grenade s’est chargée d’uranium enrichi, menaçant de faire sauter l’union monétaire. De quoi passionner un électorat soudainement acquis à la cause du désendettement.
Le spectacle, façon Papandréou
Jeudi 27 novembre, le président Sarkozy s’adresse à la nation. Dans un exercice de pédagogie habilement négocié, le chef de l’État vend la peau de l’ours qu’il pensait avoir tué. La zone euro ? Sauvée ! déclare-t-il. Et la planète finance d’applaudir le coup de force franco-allemand. Mais c’était sans compter sur le sens du spectacle de Papandréou.
Lundi 31 octobre. Le premier ministre grec prend ses « partenaires » européens à revers et annonce la tenue d’un référendum invitant ses compatriotes à s’exprimer sur le plan de sauvetage adopté quelques jours auparavant. À 48 heures du G20 présidé par la France, le coup politique fait l’effet d’une bombe. Alors qu’aux quatre coins du monde, les indices boursiers s’effondrent à l’unisson, le couple Sarkozy-Merkel – « Merkozy » comme certains l’appellent - prépare sa riposte.
Suite… et fin ?
Mercredi 2 novembre. La chancelière allemande et le président français tiennent une conférence de presse. Après avoir sommé leur homologue grec de s’expliquer sur la volte-face référendaire, les deux chefs d’État abattent leur carte maîtresse : si le non l’emporte, Athènes prendra la porte de la zone euro. Et de l’Union européenne, préviennent les hauts fonctionnaires de Bruxelles. Le ton est donné, l’enjeu précisé.
Jeudi 3 novembre. Dos au mur, stigmatisé jusque dans son propre camp, Georges Papandréou est fébrile. Dans un communiqué, il se désavoue et déclare envisager de revenir sur le projet de référendum. Pour lui, l’échec est à la mesure de l’humiliation qu’il inflige à son peuple. Abattu, il sait vivre ses derniers instants en tant que Premier ministre de la Grèce.
Vendredi 4 novembre. Le G20 se referme sur une note rassurante. Barack Obama s’apprête à remplacer Angela Merkel aux côtés du président français. La zone euro est sauvée. Pour l’instant tout du moins. Car Hollywood a ses ficelles : les films à succès ont toujours une suite…