Comprendre le pays, lui parler, réformer. L’équation n’est pas simple. Le président de 2012 devra rassurer les citoye tout en modernisant la France. Mais quel discou attendent réellement les électeu du futur chef d'état ?

Comprendre le pays, lui parler, réformer. L’équation n’est pas simple. Le président de 2012 devra rassurer les citoyens tout en modernisant la France. Mais quel discours attendent réellement les électeurs du futur chef d'état ?

Nicolas Sarkozy avait très bien analysé et compris la France de 2007, celle de la post-modernité. L’heure n’est plus à la définition de grandes espérances, comme c’était le cas au début des années 1980. Le grand soir a vécu et le président, mieux que quiconque, a su capter le relatif désenchantement de la société civile française.
Chômage de masse, individualisme, mondialisation, éclatement progressif de la cellule familiale, remise en cause des valeurs morales et des repères : depuis la fin des années 1970, le Français est pris en tenaille entre un pays qui s’est considérablement enrichit, et une crise sociale frappant toutes les catégories socioprofessionnelles.


Liberté, sécurité...

La France de 2007, en demande de changements concrets et de choix pragmatiques, s’est offerte à un UMP au discours huilé, argumenté et cohérent qui fondait la réussite du projet présidentiel sur la valeur travail, l’effort et la responsabilité de chacun. Et c’est bien cette cohérence du discours de rupture de Nicolas Sarkozy, ajouté à la crédibilité dont les Français le créditaient, qui lui a permis de rassembler en son nom une large majorité d’électeurs.

L’élection de 2007 s’est faite sur des valeurs principalement libérales, sécuritaires et individualistes. Pourtant, moins de dix huit mois plus tard, et dans le contexte de crise bancaire qui frappait violemment nos économies, le président de la République est une nouvelle fois entré en rupture. En rupture avec sa politique, sur fond de crise de gouvernance.
Devenu à la fois interventionniste sur le plan économique et partisan de plus de régulation, Nicolas Sarkozy a pris le contrepied du candidat qu’il était.

Il n’a pas hésité à défendre et vanter les mérites des stabilisateurs automatiques qui ont amortit le choc pour la France – à court terme – des effets trop néfastes de la crise. Son discours de campagne dénonçait pourtant avec virulence les aides et subsides de l’État quelques mois plus tôt.


... ou honnêteté

Déjà en 2007, Nicolas Sarkozy, faisait dire à son Premier ministre que les caisses de l’État étaient vides. Affirmer que les marges de manœuvres seront très réduites en 2012 est un euphémisme pour qui veut se présenter à l’élection présidentielle. Les notions de responsabilité et d’honnêteté seront centrales aux yeux des Français.
Xavier Bertrand avance l’idée d’inscrire des règles « d’équilibre budgétaire dans la Constitution », tandis que Manuel Valls ou François Hollande demandent au Parti socialiste « de tenir un discours de vérité » sur le dossier des retraites.
On le sent, des lignes bougent dans la classe politique et de plus en plus de responsables sont convaincus que les électeurs sont désormais conscients de la gravité de la situation. « 70 % des Français estiment que les choses vont aller en se détériorant », rappelle Brice Teinturier, directeur général adjoint de l’institut de sondage TNS / Sofres, qui ajoute : « Le sentiment d’iniquité est très puissant et les attentes sont pour partie contradictoires. La société française est en effet traversée par une demande de protection très forte, qui entre en tension avec le sentiment que le pays doit, dans la mondialisation, se moderniser ».
Il y aurait donc un sentiment d’urgence dans l’esprit des Français qui perçoivent les menaces de l'État providence et du pays dans son ensemble.
Le candidat victorieux en 2012 sera avant tout celui ou celle qui saura présenter l’analyse la plus honnête de la situation du pays. Les partis y travaillent dès à présent, d’autant qu’au sortir des élections régionales, le compte à rebours est lancé. 

Mai 2010

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