En Angleterre, en Grèce ou en Espagne, les partis de la gauche radicale ou citoyenne montent en puissance.

En temps de crise, les votes vont aux extrêmes : jusque-là, rien d’inhabituel. Fait nouveau en Europe, on peut également constater une émergence/résurgence d’une gauche radicale. Jeremy Corbyn (en photo) a créé la surprise il y a peu en étant élu largement à la tête du Labour. Le député de la circonscription d’Islington de Londres est résolument à gauche : anti-monarchiste, contre la politique d’austérité, pour la renationalisation des chemins de fer, il s’affiche pro-palestinien, contre le nucléaire, etc. Une élection rendue possible par le changement du mode de scrutin, le système de collèges électoraux passant au simple « une voix, un vote ». Pour le « New Labour » de Tony Blair, c’est un virage serré à gauche qui est effectué.

 

Cette élection fait écho aux succès de Podemos en Espagne, parti porté par les Indignés espagnols ou le mouvement « 15-M ». Les victoires de la formation politique à Madrid et à Barcelone ont secoué l’Espagne, où le conservateur PP et le socialiste PSOE mènent généralement la danse. Pablo Iglesias, le secrétaire générale de Podemos, s’est par ailleurs rendu en Grèce récemment pour apporter son soutien à Alexis Tsipras lui-même reconduit à son poste de Premier ministre. Syriza, le rassemblement socialiste grec, incarne aussi la révolte contre l’austérité. La victoire du SNP en Ecosse participe de ce mouvement en faveur de la gauche radicale européenne, qui face aux extrêmes, devra prouver sa solidité et sa capacité à gouverner. Problème : l’Europe libérale, et en premier lieu l’Allemagne, sera-t-elle prête à entendre cette inflexion populaire des urnes ? Jusqu’à présent dominée par la « gauche » ou non, l’Union européenne technocratique y semble indifférente.

 

S.S.S.

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