Myriam El Khomri : ambassadrice de la réforme sociale

La benjamine du gouvernement aura fort à faire en 2016. Chargée de simplifier le code du travail, la Franco-Marocaine annonçait le 4 novembre dernier les grands axes de la réforme : les droits fondamentaux, les négociations entre partenaires sociaux et le droit supplétif applicable en absence d’accord. Un projet qui pour l’instant ne fait pas l’unanimité parmi les partenaires sociaux.

Décideurs. Quelles sont les mesures clés de la réforme annoncée ?

Myriam el Khomri. Notre ambition est de construire le code du travail du XXIe siècle! Pour s’adapter à la transformation profonde de nos vies professionnelles, moins linéaires, plus complexes, il faut sécuriser entreprises et salariés, accompagner les parcours, s’adapter aux nouvelles formes de travail. Le gouvernement souhaite pour cela renforcer la place de la négociation collective, qui permet d’être au plus près du terrain. D’ici à la mi-janvier, le comité des sages présidé par Robert Badinter dégagera les principes juridiques les plus importants qui constituent notre socle républicain de valeurs fondamentales en matière de droit du travail. La loi qui sera votée à l’été réécrira tout le chapitre consacré au temps de travail dans le code du travail. Après adoption de la loi, une commission sera chargée de réécrire sur deux ans l’intégralité du code du travail.

Décideurs. De quelle marge de manœuvre disposez-vous à un an des élections présidentielles ?

M. el K. Les concertations avec les partenaires sociaux sont en cours et il n’est pas question de marge de manœuvre ou de stratégie politique : il s’agit de mener à bien une réforme majeure, ambitieuse et progressiste qui doit améliorer à la fois la vie des salariés et des entreprises.

Pourquoi on parie sur elle : elle portera une des réformes les plus attendues de l’année 2016.

Taux de réussite : 55 %

Sa réputation : Dotée d’une grande force de travail, c’est une excellente communicante malgré son extrême timidité.

Capucine Coquand