Au sein des partis politiques comme en dehors, on s'organise déjà pour une présidentielle plus démocratique.

À dix-huit mois de l’élection, les initiatives citoyennes se multiplient. Parmi celles-ci, la plate-forme Laprimaire.org tire son épingle du jeu. Lancée officiellement en octobre dernier, elle ambitionne d’organiser une primaire ouverte permettant aux Français, qui à 88 % estiment que le monde politique souffre d’un manque de renouvellement, de voir émerger le candidat de leur choix. Une réponse audacieuse à l’oligarchie républicaine qui plane aujourd’hui sur la désignation des candidats à l’élection présidentielle. Et pour cause, seule 0,5 % de la population serait encartée dans un parti politique et donc en mesure choisir les candidats à l’Élysée. L’initiative vise ainsi à « ré-impliquer le plus grand nombre de citoyens », peut-on lire sur le site. Une démarche qui séduit. Laprimaire.org compte déjà près de 10 000 inscrits, 578 donateurs et 37 499 euros récoltés. Les candidats, dont la liste sera arrêtée en mai 2016, auront jusqu’au mois de septembre pour débattre. Le site s’engage par la suite à aider la personne désignée à créer son micro-parti et à recueillir les 500 signatures indispensables à sa candidature. Du côté des partis politiques, l’heure est aussi à davantage de démocratie. À gauche, certains intellectuels, comme le cinéaste Romain Goupil, le sociologue Thomas Piketty ou l’écrivain Marie Desplechin appellent à une primaire démocratique depuis le lundi 11 janvier. « Nous voulons du contenu, des idées, des échanges exigeants », peut-on lire dans Libération, le journal s’étant joint à l’initiative, ou sur notreprimaire.fr. Un appel qui contredit les plans de ceux qui voient en François Hollande le candidat naturel de la gauche. Et même si certains y décèlent un projet prématuré, les frondeurs préférant par exemple se concentrer sur les sujets du moment comme la déchéance de nationalité, la plupart des sympathisants de gauche saluent l’initiative. Quant à la droite, la primaire prévue pour le mois de novembre 2016 fera office d’initiative citoyenne. « À l’UMP, nous apprenons la démocratie », lançait déjà Jean-François Copé en 2013. Les Républicains ont encore onze mois pour le prouver. 

 

C. C. 

 

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