À partir du mois d’avril, les avocats pourront effectuer des consultations juridiques à distance via une plate-forme numérique officielle.

Dans un communiqué du 29 mars, le Conseil national des barreaux (CNB) annonce officiellement le lancement de sa plate-forme numérique. Les 65 000 avocats de France, tous barreaux confondus, auront la possibilité d’effectuer des consultations juridiques à distance, par Internet ou par téléphone. Et les avocats fixeront librement leurs modalités d’intervention et leurs honoraires. « On a virtualisé l’ensemble des actes habituels de l’avocat », se réjouit Roland Rodriguez, vice-président du CNB.

 

Déontologie et technologie

La création de la plate-forme n’a pas été une mince affaire. Après l’échec de son appel d’offre, le CNB a finalement opté pour le rachat d’un site déjà existant : myavocat.com. Roland Rodriguez explique qu’elle a été modifiée en fonction des impératifs de la profession « sous l’œil vigilant de deux commissions internes : la première, responsable du respect de la déontologie, la seconde, des nouvelles technologies ». Cette innovation est une étape importante pour le barreau français bien que son lancement se soit fait attendre.

 

Contre les braconniers du droit

Après des années d’inertie face à l’ère du numérique, le CNB surfe enfin sur la tendance. En l’espace de cinq ans, pas moins d’une vingtaine de plate-formes privées ont vu le jour pour démocratiser l’accès au droit. Craignant l’émergence d’une concurrence déloyale, la profession s’était alors largement opposée à ceux qu’elle appelle les « braconniers du droit ». Un combat qu’elle ne parvient pas à remporter puisque la cour d’appel de Paris a récemment relaxé le dirigeant de DemanderJustice.com du chef d’exercice illégal de la profession d’avocat pour son site permettant de saisir en ligne le tribunal d’instance, le juge de proximité et le conseil des prud’hommes. Le CNB compte se distinguer par le caractère général de son offre, tous les avocats y auront accès, ainsi que par la personnalisation du service, un système d’authenfication garantira le traitement du dossier au cas par cas. Mais pour être dans la course, l’institution devra dévoiler une plate-forme intuitive, moderne et efficace.

 

E. M.

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail