Le patron de la Gendarmerie nationale rejoint Total
Denis Favier a annoncé son départ prévu au 1er septembre devant les 250 cadres de la gendarmerie. Celui-ci rejoindra Total en qualité de directeur de la sûreté le 1er octobre.
Un départ surprise
Les raisons de ce départ inattendu n’ont pas encore été dévoilées. Le patron de la gendarmerie serait proche de Manuel Valls et aurait préféré anticiper les élections présidentielles en quittant ses fonctions. Il avait en effet travaillé pour l’ancien ministre de l’Intérieur, qui a souligné sa droiture et sa loyauté, en tant que conseiller gendarmerie en 2012. La raison de cette conversion dans le civil pourrait également se trouver dans l’ultra-sollicitation de la gendarmerie ces trois dernières années, sur fond de menace terroriste.
Un phénomène récurrent
Total a déclaré que les services d'un professionnel dans le domaine de la sûreté étaient nécessaires, considérant les troubles géopolitiques auxquels le groupe est confronté. À cause des risques encourus par son implantation dans des régions comme les golfes de Guinée et d’Aden, le groupe dispose d’une direction centrale chargée de la sûreté depuis des années. Total fait effectivement face à trois principaux risques : criminels, politico-sociaux et terroristes. De plus, il n’est pas rare pour les sociétés du CAC 40 de faire appel à des spécialités. Plus tôt dans l’année, le groupe a recruté Aurélien Hamelle, avocat spécialiste du contentieux en provenance d’Allen & Overy. L’ancien avocat est maintenant directeur juridique.
Une ascension fulgurante
Denis Favier rejoint la gendarmerie nationale en 1984, il est alors âgé de 23 ans. Il est prend la tête du GIGN en 1992 et mène l’assaut sur l’aéroport de Marignane deux ans plus tard pour libérer les 173 passagers et membres d’équipage de l’Airbus d’Air France, otages d’un groupe terroriste. Il quitte le GIGN en 1997 pour l’École de guerre. Il commande ensuite le groupement de Haute-Savoie de 2000 à 2003 avant de revenir à la DGGN où il dirige le bureau du personnel officier jusqu’en 2007 et intervient dans la réforme du GIGN, dont il prend le commandement la même année. Il intervient notamment dans le cadre de l'opération « Thalatine », pour libérer les otages du Ponant, ce voilier égaré dans le golfe d'Aden en 2008. Plus récemment, Denis Favier est intervenu dans l’interpellation des frères Kouachi après les attentats de Charlie Hebdo en 2015.
Denier Favier n’est pas le premier serviteur de l’État en matière de sécurité à rejoindre le civil. Amaury de Hauteclocque, ancien patron du Raid, a été embauché par un groupe de mutuelles en 2013.
ES