2016 AIPPI World Congress : la grand-messe de la propriété intellectuelle
Alors que l’Union des fabricants (Unifab) vient tout juste d’annoncer une hausse de 15% des saisies de contrefaçon en Europe, les professionnels de la propriété intellectuelle ne chôment pas. Avocats, conseils en propriété industrielle, responsables corporate et institutionnels : tous se sont rassemblés à l’appel de l’AIPPI au Milano Congressi, le centre de conférences de la capitale lombarde. L’architecture futuriste du lieu revêtait alors un caractère doublement symbolique soulignant la modernité des questions à aborder mais aussi l’importance de la création originale dans la croissance des entreprises.
Durant quatre jours, les membres de l’AIPPI ont ainsi pu échanger et débattre sur les principaux enjeux de la propriété intellectuelle. Des contingents du monde entier se sont retrouvés sur place afin d’aborder ces questions stratégiques pour les détenteurs de droits et les innovateurs de la planète. Près de quatre-vingt dix pays étaient représentés et ont pu faire entendre leur voix lors des nombreuses conférences et tables-rondes qui ont émaillé ces journées de travaux.
Des intérêts convergents jusqu’à un certain point
En jetant un œil au programme, on aperçoit vite les contours des questions brûlantes du secteur. Brexit, brevets, contentieux, designs, copyright, industries de la mode et de la pharmaceutique : les sujets ne manquent pas et les intervenants rivalisent de technicité et d’ingéniosité pour faire passer leurs idées. Si l’association parle au nom de l’ensemble de ses adhérents pour harmoniser les lois nationales liées à la propriété intellectuelle, cela n’exclut pas le débat au moment de voter les principales résolutions destinées à être portées au niveau international. Le lobbying est l’une des activités principales de l’AIPPI et l’évolution des positions de l’association est décisive pour développer et faire progresser le respect des droits immatériels. Il est donc stratégique pour les conseils et leurs clients des nations industrialisées de porter des résolutions réfléchies en faveur des créateurs de valeur.
Les Français l’ont bien compris. Bénéficiant de la proximité géographique de l’événement, ils se sont déplacés en masse. Si certains regrettaient la faible prise de parole des tricolores lors des conférences (toutes tenues en anglais), les travaux d’analyse et de concertation ont été menés avec un grand sérieux. Des petits-déjeuners quotidiens permettaient ainsi aux membres français d’échanger en vue de peser sur les travaux collectifs et les votes finaux.
Anticiper les enjeux de demain
L’association séculaire, créée en 1897, est bien consciente de l’évolution du monde économique et s’adapte elle-même pour répondre aux différents défis qui l’attendent. Rien de tel qu’un changement de gouvernance pour illustrer cette capacité à se renouveler. Hao Ma est devenu lors de ce congrès le premier président chinois de l’AIPPI. Le message est fort lorsque l’on connait les critiques qui pleuvent sur le pays du Soleil levant en matière de contrefaçons et d’imitations frauduleuses. Les promesses de meilleures coopérations entre les entreprises détentrices de droit et les autorités chinoises se voient renforcées par cette nomination.
La Chine n’était pas le seul pays mis en lumière. Tout au long du salon, deux stands retenaient l’attention des participants : Sydney 2017 et Cancun 2018. Ce ne sont pas les prochains organisateurs des jeux olympiques mais bien les villes qui accueilleront les deux prochaines éditions du congrès mondial de l’AIPPI. Tournés vers l’avenir, les professionnels de la propriété intellectuelle espèrent y retrouver un accueil aussi raffiné que celui qui leur a été réservé à Milan, ville de mode, de design et donc de propriété intellectuelle.
TB