Du sondage au lobbying citoyen
« Les professionnels sont tous d’accord là-dessus : les sondages politiques ne sont prédictifs de rien. Ils sont une photographie à un instant t. » Christophe Ralle, directeur général d’Ysthad, institut digital d’études et de sondages, ne se contente pas de faire un rappel dans une tribune parue dans Stratégies. Il milite pour un grand coup de balai?: échantillons, quotas et même questions ne correspondent plus à rien. Seniors « hyper-dynamiques agissant comme des quadras », différences comportementales entre hommes et femmes toujours plus minces, questions figées depuis des dizaines d’années et réponses changeantes qui s’apparentent finalement plus à des avis, voire à du lobbying… Pour Christophe Ralle, il est temps de faire « participer plus que répondre » pour s’approcher de la réalité de l’opinion.
Spontanéité
Axel Dauchez, ancien dirigeant de Publicis et de Deezer, l’a également senti et pousse cette logique jusqu’à vouloir mesurer « l’émergence spontanée des opinions ». S’appuyant sur la data et une exploitation technologique poussée de celle-ci, le polytechnicien lance ainsi Make.org?: une plate-forme qui ne passe même plus par des sondages et des questions mais par des votes. Et les résultats obtenus seront autant de propositions « afin d’obtenir l’engagement des élus ». En somme, des citoyens acteurs des sondages ou devenant force de proposition contraignante?: du lobbying de masse. Un réel début de citoyenneté 2.0??