Deux jours après avoir terrassé ses adversaires de la primaire, François Fillon dresse les contours d’une équipe qui devra le porter au plus haut sommet de l’État, sans grande nouveauté.

Fallait-il un médecin pour panser les plaies de la droite après une primaire fratricide ? À 71 ans, c’est l’otorhinolaryngologiste et fidèle soutien de François Fillon, Bernard Accoyer qui a été choisi par le nouveau champion des Républicains pour piloter le parti. « Les Français attendent désormais de nous un engagement sans faille pour permettre l’alternance et redresser la France », explique-t-il sur LCI au lendemain de sa nomination.

 

« Tout le monde est en état de marche »

 

Le nouveau secrétaire général l’assure : « Il n’y a plus aucun problème à l’intérieur des Républicains, ni état d’âme ni rancune. Tout le monde est en état de marche. » Si les proches de François Fillon comme Patrick Stefanini, Gérard Larcher et Jean-François Lamour sont nommés à des postes stratégiques (respectivement directeur général, directeur du comité politique, et président de la commission nationale d’investiture), les artisans de la primaire devraient eux aussi trouver leur place. Thierry Solère, François Baroin, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, Jean-Frédéric Poisson et Virginie Calmels (bras droit d’Alain Juppé) intègrent ainsi le comité politique. Laurent Wauquiez, « récupère » son ancienne fonction de premier vice-président, mais cette fois-ci aux côtés de la filloniste Isabelle Le Callennec. L’ex-secrétaire général par intérim ne sera pas le seul sarkozyste à occuper un poste à responsabilité puisque Gérald Darmanin devient l’adjoint de Bernard Accoyer, tandis que Christian Jacob secondera de son côté Gérard Larcher à la tête du comité politique. Si l’ordre est ainsi et jusqu’à preuve du contraire revenu dans les rangs de la droite, l’opinion publique semble de son côté plus réticente.

 

Aucun visage nouveau

 

Sur Twitter, certains pointent du doigt le manque de renouvellement à la tête de l’opposition. « Vive la modernité », « Bernard Accoyer et Gérard Larcher, n’est-ce pas trop de nouveauté ? », « La révolution est en marche arrière », peut-on lire non sans une pointe d’humour. « Quelle bouffée d’air frais », ironise pour sa part l’humoriste Didier Porte. Il faut dire qu’aucun inconnu n’est à signaler à la direction du parti. À commencer par son nouveau secrétaire général. Député-maire d’Annecy depuis vingt-sept ans, Bernard Accoyer dirige le groupe UMP à l’Assemblée nationale de 2004 à 2007, avant de présider l’Assemblée nationale jusqu’en 2012. Calme, serein et empreint d’une autorité naturelle, il est régulièrement sollicité comme négociateur, notamment dans la crise du Contrat première embauche en 2006 ou encore dans la guerre qui oppose François Fillon à Jean-François Copé à la tête de l’UMP en 2012. Le nouveau secrétaire général saura-t-il réunir toutes les forces de droite derrière son champion ?  Réponse le 7 mai prochain.

 

Capucine Coquand

@CapucineCoquand

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