Invité par le mouvement Ethic pour un déjeuner débat vendredi 9 décembre, le candidat à la primaire du PS a plaidé en faveur de la « libération » des entreprises et du « patriotisme économique ».

Arnaud Montebourg essayerait-il d’être le François Fillon de la primaire de gauche ? Outre sa position d’outsider, le chantre du made in France ne manque, lui non plus, pas d’arguments pour rallier les chefs d’entreprise à sa cause. « Je suis moi-même entrepreneur, j’ai moi-même une expérience du secteur privé », lance l’ancien ministre de l'Économie et du Redressement productif aux chefs d’entreprise présents ce vendredi 9 décembre. 

 

Libération des entreprises 

 

Mais là où le champion des Républicains prône la baisse des charges pour permettre aux sociétés d’investir, le projet de l’ex-président du conseil de surveillance d’Habitat s’oriente, lui, davantage vers le protectionnisme économique. « Tous les pays qui ont résisté à la crise ont su protéger leurs intérêts, estime Arnaud Montebourg. Nous n’avons pas à avoir honte de défendre les nôtres. » Interpellant son auditoire, l’homme va jusqu’à adopter un ton de général d’armée : « Protégeons-nous, organisons-nous. » Des propos qui n’ont pas manqué de surprendre les dirigeants présents dans la salle. D’autant plus que le socialiste n’hésite pas à virer légèrement à droite, prônant la « libération » des entreprises. « Il y a une différence entre libération et libéralisme, précise l’avocat, pointant du doigt un sentiment de blocage généralisé. Nous avons l’impression que tout est normé. La libération est indispensable à l’innovation. » Et lorsqu’on lui parle économie collaborative, Arnaud Montebourg se montre même favorable à cette nouvelle forme d’activité, qui, selon lui, « ne prive pas l’ancienne économie de ses revenus ». 

 

Dialogue

 

Interpellée par les prises de positions du candidat, la présidente d’Ethic, Sophie de Menthon, qui réclame des relations « normales » entre l’État et les entreprises abonde : « Ce discours me va très bien pour l’instant », lance celle qui n’est a priori pas adepte du candidat Montebourg. « Dans un pays fracturé, le dialogue est préférable aux malentendus », a expliqué ce dernier pour justifier sa venue face à un auditoire pas franchement acquis à sa cause. Car le troisième homme de la primaire de 2011 (derrière François Hollande et Martine Aubry) le sait, cette fois-ci, pour tirer son épingle du jeu, il devra ratisser large et tenter de convaincre ceux qui, à gauche, hésitent encore à rejoindre la grande marche d’Emmanuel Macron. Rendez-vous le 22 janvier.

 

Capucine Coquand

@CapucineCoquand

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