Créer l’environnement favorable à une prospérité partagée, rendre la croissance inclusive et la prospérité profitable à tous… En bref : « Transformer le souhaitable en possible », c’est sur le rappel de cet impératif politique, économique et social que se sont achevées, dimanche, les Rencontres d’Aix.

→ Retour sur Les Rencontres économiques d’Aix 2017

Dimanche dernier s’achevaient les 17ᵉ Rencontres économiques d’Aix. L’occasion de recentrer les débats sur l’essentiel en insistant sur la nécessité, pour les décideurs de tous bords – et notamment pour les politiques – de promouvoir une croissance inclusive e t durable. Autrement dit, selon Françoise Benhamou, membre du Cercle des économistes, de « transformer le souhaitable en possible » en créant un environnement favorable à une prospérité aux bénéfices partagés ; respectueuse des territoires et des populations. À commencer par les plus exposées.

Vers une croissance inclusive

Un impératif que n’a pas manqué de pointer Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde, en insistant sur le fait que, « le XXIᵉ siècle étant celui de la mobilité » - des idées, des biens et des personnes -, prétendre aller à l’encontre de ce mouvement naturel ou même le freiner en rétablissant des droits de douanes exorbitants ou en fermant ses frontières aux migrants serait non seulement illusoire mais aussi, dans certains cas, contraire au droit des personnes et aux règles internationales. « Il est de laresponsabilité des États de protéger les exilés. Nous avons 10 000 mineurs non accompagnés sur le territoire français, nous avons le devoir de les aider ! », a-t-elle insisté avant d’adresser un carton jaune à l’État français en la matière. « Nous, Médecins du Monde, sommes continuellement témoins du dysfonctionnement de certaines lois. Nous sommes particulièrement bien placés pour rappeler que les choses doivent évoluer », a-t-elle asséné. Message reçu cinq sur cinq par Bruno Le Maire qui s’est empressé de déclarer : « Il n’y aura pas de prospérité durable sans prospérité partagée avec les territoires d’Afrique ». Et donc, sans réelle prise en compte de la question des migrants.

Pour une prospérité durable

Le ministre de l’Économie et des Finances a par ailleurs reconnu que la France avait manqué la première révolution digitale, « celle qui, il y a 20 ans, voyait les Google, Facebook et Amazon profiter à plein de l’explosion numérique ». Aujourd’hui, de nouvelles opportunités se profilent dans lesquelles Bruno Le Maire voit une seconde chance à saisir sans attendre. « Pour cela, nous devons créer l’environnement et l’écosystème qui permettront à la bonne idée d’émerger et de prospérer », a-t-il déclaré en regrettant que ce ne soit pas suffisamment le cas aujourd’hui. « Je reconnais avoir le cœur serré lorsque je vois des start-ups françaises être rachetées par un fonds américain dès qu’elles commencent à grossir et partir s’installer en Californie », a-t-il conclu. Un état de fait dans lequel Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes et initiateur des Rencontres d’Aix, refuse de voir une fatalité. « Nous allons relancer l’ascenseur social, faire progresser l’égalité sociale et donner un second souffle aux politiques environnementales, a-t-il lancé sous un tonnerre d’applaudissements lors de sa déclaration finale ; Nous allons reconquérir notre avenir !» Une déclaration à l’image de cette édition 2017 : enthousiasmante.

Caroline Castets 

@CaroCastets1 

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