Se saisissant de la question des conditions de travail dans les cabinets d’avocats, le gardien des droits individuels a lancé au début de l’été une enquête à destination des 36 000 avocats de France. Plus de 20 000 réponses ont été recueillies. Elles sont en cours d’analyse depuis le 1er septembre et feront l’objet d’un rapport à paraître avant la fin de l’année.

L’initiative est celle du Défenseur des droits lui-même, en partenariat avec la Fédération nationale des unions de jeunes avocats (FNUJA) et partant du constat selon lequel les discriminations semblent constituer un problème important dans ce milieu professionnel. L’objectif : comprendre quelles sont les difficultés rencontrées par les avocats au quotidien, connaître leur perception des discriminations, notamment celles subies par les femmes lors du retour de leur congé maternité, recueillir les expériences vécues et évaluer l’efficacité des recours engagés le cas échéant. Toutefois, les sujets abordés par l’institution dépendront des réponses récoltées.

Le sujet est dans l’air du temps, notamment depuis l’affaire Sidney Amiel, du nom de l’avocat condamné fin juin par la cour d’appel de Versailles à dix ans de prisons pour viol et agression sexuelle. Attendons de voir si les langues se dénouent, révélant les pressions issues des timesheets, des programmes de business development et autres sollicitations tardives. Ou si, au contraire, les témoignages restent anecdotiques, la profession d’avocat n’étant pas plus encline qu’une autre forme d’entreprenariat aux discriminations et au harcèlement.

 

Pascale D'Amore

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