Interrogé sur RMC et BFMTV jeudi 24 août, le Premier ministre a annoncé un gain de pouvoir d’achat « considérable » pour les actifs, principalement financé par la réforme de la CSG.

Édouard Philippe se veut précis : un salarié au Smic verra son pouvoir d’achat augmenter de 250 euros par an dès 2018. Un chiffre que le chef du gouvernement avait déjà annoncé lors de sa déclaration de politique générale au début de l’été, et qu’il a tenu à rappeler lors de cette rentrée médiatique. Comment cette réforme sera-t-elle financée ?  Par la très controversée hausse de la CSG, qui devrait rapporter près de 20 milliards d’euros aux administrations publiques, et permettrait ainsi de « supprimer les cotisations salariales sur la maladie et le chômage », explique le Premier ministre. « Nous voulons que, en France, le travail paye », insiste-t-il.  Du « n’importe quoi », pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, estimant que pour augmenter le pouvoir d’achat des Français, il n’existe qu’une solution : « Élever les salaires, les pensions pour les retratiés et les indemnités pour les chômeurs ». « La reprise économique est là, mais elle ne profite qu’aux actionnaires, poursuit-il. Elle doit profiter à tous. »

« Une grosse perte pour les retraités »

Du côté de la CFTC, on craint une perte importante pour les retraités, grands défavorisés de cette réforme. « Nous souhaitons qu’ils soient eux aussi compensés, réclame Édouard Louis son président. Avec ce qui est prévu, ils payent plein pot. » Se voulant rassurant, Édouard Philippe a rappelé qu’une revalorisation des pensions de retraite sera effective au 1er octobre. Celle-ci devrait porter le minimum vieillesse à 900 euros par mois, contre 800 actuellement. La Commission des comptes de la Sécurité sociale avait quant à elle calculé que « la revalorisation des pensions de retraite devrait être de 0, 9 % au 1er octobre », compte tenu de l’inflation prévue. Le ministre de l’Économie s’était quelques jours plus tôt montré moins à l'aise, reconnaissant demander « un effort » aux retraités, dans les colonnes de Sud-Ouest. « Je leur dis qu’ils le font pour les plus jeunes générations et pour récompenser le travail. Ce n’est pas un effort pour alimenter les caisses de l’État. » Les plus modestes  ̶  percevant moins de 1 200 euros par moi seuls ou 1 800 en couples  ̶  ne seraient pas concernés. Les autres devraient quant à eux voir cette perte se compenser par une baisse de la taxe d’habitation. Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé vouloir travailler avec les collectivités locales pour que le montant de cette taxe, jugée « injuste » par le Premier ministre, diminue chaque année, jusqu’à 80 %. Ces différentes mesures seront détaillées lors de l’examen en première lecture du projet de loi de finances 2018 qui se tiendra entre le 17 et le 24 octobre.

 

Capucine Coquand

@CapucineCoquand

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