Vœux 2018 : Laurent Wauquiez tempère ses positions
C’est dans un cadre bucolique, au cœur de son fief du Puy-en-Velay, que Laurent Wauquiez a choisi d’adresser ses vœux aux Français. Réputé pour sa capacité à haranguer les foules avec des phrases choc, le président de la région Rhône-Alpes se montre dorénavant plus calme et plus posé. Pas de provocation ni d’attaque frontale à l’encontre de ses adversaires politiques. Le nouveau patron des Républicains le sait : pour retrouver sa crédibilité, la droite doit se démarquer clairement du Front national et renouer avec son aile la plus modérée.
Mea culpa
« Notre pays a des atouts que peu de pays ont, estime-t-il. Ma conviction c’est que pour les valoriser, nous devons retrouver les valeurs qui nous ont toujours permis d’avancer ». Les premières d’entre elles ? « Le sens du travail, de l’effort, du mérite ». « Mais aussi les valeurs de respect, de laïcité. » Conscient par ailleurs que la droite a, cette année, parfois « écœuré » les Français, Laurent Wauquiez, assume les erreurs de sa famille et profite de l’occasion pour faire son mea culpa. Souhaitant « tirer les leçons des erreurs du passé », il assure vouloir « construire une nouvelle droite, avec des nouveaux visages » et « proposer une opposition qui ne soit pas sectaire ».
Plus nuancé
Son premier combat : la défense des classes moyennes et des retraités. Plus question de parler de « cancer de la société » pour évoquer l’assistanat. Laurent Wauquiez est dorénavant plus nuancé, affirmant vouloir soutenir les salariés au SMIC, « qui souvent constate qu’il ne gagne pas plus que s’il restait chez lui à toucher les prestations sociales ». Sur la question de l’immigration, l’homme se montre moins belliqueux et plus pédagogue, rappelant que la France n’a plus les mêmes capacités d’intégration que dans les années 1970. « Notre pays ne pourra pas continuer à accueillir autant d’immigrés », explique-t-il. Autre objectif ? « Construire une droite qui tourne le dos aux affaires, capable d'offrir un visage éthique et responsable », explique Laurent Wauquiez dans une interview publiée sur le site du parti. Un défi de taille dont pourrait dépendre, à terme, la survie de sa famille politique.