Les 18e Rencontres Économiques d’Aix, placées sous le thème des métamorphoses du monde, ont été l’occasion de mettre lumière les compétences requises dans univers bouleversé par les innovations technologiques.

Les machines remplaceront-elles un jour les hommes ? Une question récurrente. Perçue comme de véritables sources d’opportunités par certains, les innovations technologiques suscitent l’inquiétude des autres, craignant d’assister à la disparition d’un grand nombre d’emplois. « Nous allons connaître une révolution qui transformera profondément les métiers », assure Patricia Barbizet, la présidente du Comité de surveillance des investissements d’avenir, avant de rappeler que les compétences basiques, visant à l’exécution de tâches à faible valeur ajoutée, seront des moins en moins requises dans les années à venir. 

Le comportement fera la différence

« Je ne crois pas que le monde soit promis au remplacement d’une génération par une autre, je crois au renouvellement des compétences, note toutefois Philippe Houzé, le président du groupe Galeries Lafayette. Nous devons avant tout changer la culture du travail. »

« Nous allons connaître une révolution qui transformera profondément les métiers »

Même certitude pour l'économiste David Thesmar, affirmant « qu'il y aura toujours une place pour l’humain et les softskill », même dans un monde où l’automatisation est amenée à devenir prédominante. La capacité à agir, à réfléchir, à comprendre les enjeux, à se poser les bonnes questions et à mener des expériences de terrain, sera ainsi au cœur des carrières de demain. « Dans un univers de plus en plus digitalisé, la connaissance des sciences exactes ne sera plus suffisante, confirme Antoine Frerot, le P-DG de Véolia. Le comportement fera la différence entre deux salariés. »

« Je ne crois pas que le monde soit promis au remplacement d’une génération par une autre, je crois au renouvellement des compétences »

Si la connaissance de l’Histoire, de la géopolitique ou encore de philosophie semble aujourd’hui peu recherchée par les entreprises, elle pourrait ainsi, à l’avenir, s’imposer comme une compétence essentielle sur le marché de l’emploi.

Sortir des sentiers battus

« Nous aurons besoin d’anti disciplinarité, va même jusqu’à affirmer Alexandre Cadain le co-fondateur d’Anima, un laboratoire pour l’intelligence artificielle. Nous devons impérativement nous habituer à l’inconnu. » Sa conviction ? L’entreprises de demain devra s’entourer de salariés capables de sortir des sentiers battus, de prendre des risques, de créer de nouveaux espaces. « Nous n’osons plus penser des choses folles par peur de nous perdre, poursuit-il. Nous aurons, à l’avenir, besoin d’imagination. »

« Le comportement fera la différence. »

Même constat pour Patricia Barbizet, persuadée que la créativité ou l’empathie seront, demain, des compétences essentielles pour les entreprises. « C’est en ayant conscience de cela que nous pourrons nous adapter aux changements du monde », estime l’ancienne DG d’Artémig, qui, comme un grand nombre d’intervenants présents pour l’occasion, a rappelé le caractère impérissable de certaines compétences comme le savoir-être, la curiosité ou encore l’intelligence émotionnelle. Rassurant.

 

Capucine Coquand

@CapucineCoquand

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