ENA, RIC, ISF… voici ce que devait annoncer Emmanuel Macron
Pour tourner définitivement l’épisode des Gilets jaunes et transformer certaines demandes issues du Grand débat en actes concrets, Emmanuel Macron devait s’adresser aux Français le lundi 15 avril. L’incendie de Notre-Dame de Paris en a décidé autrement et l’allocution est reportée à une date qui n’est pas encore arrêtée. Pourtant, le contenu du discours présidentiel a fuité dans la presse. Voici les points les plus importants.
ENA : « Technocratique », nombreux opposants utilisent ce terme pour critiquer Emmanuel Macron. Pourtant, il pourrait être le président qui supprime l’ENA, école dont il a été diplômé en 2004. Il serait favorable à un « changement dans la formation, la sélection, les carrières en supprimant l’ENA et plusieurs autres structures ». Selon le président, c’est le mérite et non l’origine sociale qui devrait primer. Rappelons que sur l’année 2016, l’ENA a accueilli 4,4% de fils d’ouvriers et d’employés tandis que 68,8% de ses élèves proviennent de familles de cadres supérieurs.
ISF : Le grand débat a fait ressortir une revendication : revenir sur la suppression de l’ISF. Le 10 décembre 2018, le président a indiqué qu’il ne céderait pas. Toutefois, Emmanuel Macron pourrait reculer et proposer une « évaluation objective » de cette réforme fiscale en 2020. Il s’engagerait par la suite à « apporter toutes les modifications et corrections nécessaires ».
RIC : Le référendum d’initiative populaire (RIC) est un acronyme qui est souvent revenu dans la bouche des Gilets jaunes et des participants au Grand débat. Et Emmanuel Macron devrait entendre cette inspiration à plus de démocratie directe. Le chef de l’État serait « favorable à ce que les référendums d’initiative citoyenne puissent être organisés sur certains sujets d’intérêts locaux ».
Institutions : Si le contenu du discours reste conforme à celui qui a fuité dans la presse, Emmanuel Macron devrait sous peu annoncer de nombreuses réformes institutionnelles. Parmi elles, la mise en place d’une « convention de 300 citoyens tirés au sort » afin de « travailler à la transition écologique et aux réformes concrètes à prendre ». Il souhaiterait également « consolider la place et le rôle du Parlement en particulier en matière de contrôle de l’action publique et de lisibilité de son action ».
Décentralisation : Emmanuel Macron ne s’en cache pas, il souhaite aller plus loin en matière de décentralisation. Son discours du 15 avril aurait abordé le sujet. Selon les éléments qui ont été divulgués, le président comptait sur son allocution pour déclarer « Je veux plus de fonctionnaires présents sur le terrain, avec davantage de responsabilités afin de prendre des décisions et d’apporter des solutions concrètes pour nos concitoyens et moins de fonctionnaires à Paris pour écrire des normes ou créer des règles ».
Retraites : Les retraités ont le sentiment d’être « sacrifiés » par l’exécutif. Le discours du 15 avril prévoyait un mea culpa présidentiel : « Je sais tous les malentendus qu’il y a eu sur le sujet des retraites. Je le regrette. Je veux que la considération pour les retraités se traduise par de la confiance et des règles claires ». Un acte concret semble être au rendez-vous : une réindexation des retraites de moins de 2 000 euros,
Services publics : La crainte d’une dégradation des services publics est prégnante dans l’opinion publique. Emmanuel Macron devait lors de son allocution promettre qu’il n’y aurait « aucune fermeture d’école ou d’hôpitaux jusqu’à la fin du quinquennat ». Selon lui, « beaucoup de nos concitoyens ont le sentiment que leur territoire est abandonné. Il est donc indispensable d’assurer la présence de services publics »
Le contenu du discours devait être un secret bien gardé. Il n’en a rien été. L’Élysée « ne confirme ni ne commente les fuites dans la presse au sujet de la sortie du grand débat national ».