Le Premier ministre a esquissé sans sourciller la feuille de route sociale de l’année à venir.
La conférence sociale est morte, vive la conférence sociale
Enterrée avant même son ouverture, boudée voire boycottée, soumise « au chantage », la troisième conférence sociale s’est tenue les 7 et 8 juillet derniers au Conseil économique, social et environnemental. Ferme et déterminé, « droit dans ses bottes » diraient certains, Manuel Valls a dans son discours de clôture pris acte du départ de la CGT, Force ouvrière, Solidaires et de la FSU sans y « accorder de portée excessive ». Le Premier ministre a ainsi regretté une attitude qui « ne fait pas avancer les choses » et esquissé sans sourciller la feuille de route sociale de l’année à venir. Un plan de relance pour l’apprentissage d’un montant de 200 millions d’euros a ainsi été dévoilé avec pour objectif l’emploi de 500 000 apprentis en 2017. Le chef du gouvernement a aussi confié au ministre du Travail la mise en œuvre d’un plan d’action pour l’emploi des seniors. En matière d’épargne salariale, Manuel Valls a exprimé son souhait de moduler le forfait social pour les investissements de la participation et de l'intéressement en fonds responsables ou en fonds d'actionnariat salarié de l'entreprise. L'aide de mille euros versée à l’embauche du premier apprenti pour les entreprises de moins de cinquante salariés annoncée à cette occasion a par la suite été adoptée en première lecture par un amendement au projet de loi sur la simplification de la vie des entreprises. Un second amendement est venu traduire l’engagement de Manuel Valls en faveur d’un nouvel encadrement du portage salarial, dont les dispositions légales actuelles sont inconstitutionnelles à compter du 1er janvier 2015. Le président du Medef ne s’y était donc pas trompé en jugeant « constructive » cette troisième conférence sociale à laquelle participaient les quatre syndicats réformistes (CFDT, CFTC, CFE-CGC et Unsa).