Fortes attentes autour du télétravail

Ces chiffres sont à rapprocher de ceux témoignant de l’explosion du nombre de « tiers-lieux » de travail en France. On en compte aujourd’hui près de 900 d’après les résultats du recensement réalisé par Néo-nomade communiqués en juin 2016. Le « tiers lieu »*, traduit de l’anglais « the third place », est un terme générique désignant tous les espaces de travail qui se distinguent de l’entreprise ou du domicile.

Une tendance lourde

La région Île-de-France se situe largement en tête avec 308 tiers-lieux, mais la formule provoque l’engouement et se développe avec force sur l’ensemble du territoire. Preuve de la vigueur de cette tendance, la SNCF Gares & Connexions a annoncé qu’elle organisait un appel à projets pour identifier des propositions d’aménagement et d’animation des espaces vacants situés dans 34 gares de voyageurs de la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Il y a fort à parier que ces espaces vont continuer de se multiplier tant ils répondent à la conception moderne du travail, qui doit allier flexibilité, mobilité mais également partage et communication.

Des employeurs encore réticents

Malgré tout, les entreprises françaises restent réticentes au télétravail. Selon l’étude Randstad, seuls 16 % des salariés se sont vu proposer cet aménagement. On connaît les freins des employeurs à ces mesures : perte de contrôle de l’activité des salariés, contraintes réglementaires et juridiques, difficulté de suivi des amplitudes de travail… Pourtant, dans un rapport de décembre 2015, le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) relevait plusieurs atouts de poids de ce mode d’organisation du travail pour les entreprises : un accroissement de la production – en raison d’une élévation de la productivité et du gain de temps de transport –, des économies réalisées sur les locaux, une réduction des taux de retard et d’absentéisme… Certaines grandes entreprises commencent à sauter le pas et montrent aujourd’hui la voie. C’est le cas du Crédit agricole Île-de-France qui permet à ses salariés de travailler dans des tiers-lieux jusqu’à deux jours par semaines.

*LES TIERS LIEUX

• Les espaces de coworking. Ce sont des d’espaces utilisés en priorité par des freelances, autoentrepreneurs, voire des personnes en recherche d’emploi. Il s’agit autant de partager des bureaux et des outils de travail que de retrouver un espace de socialisation, un réseau et une dynamique d’innovation.

• Les centres d’affaires.Il s’agit de grands espaces de travail ou d’immeubles louant des bureaux individuels et des services communs. Ils sont surtout destinés aux personnes ayant besoin d'organiser des réunions et de retrouver l'environnement classique d'un bureau fermé. Ils offrent désormais des formules plus flexibles.

• Les télécentres. Ces lieux sont principalement destinés aux salariés qui habitent loin des villes et qui souhaitent limiter leur temps de trajet. Le télécentre se situe sur le chemin de l'entreprise et du domicile.