Aujourd’hui le marché du management est en pleine mutation, mais cela ne veut pas dire qu’il connaît une décroissance. Pour autant celui-ci se fait de plus en plus connaître dans le monde et c’est pour cela que Actiss a créé en 2016 sa filiale Actiss Africa, dirigée par Ambroise Baroan (Associé, diplômé HEC). Le but étant d’accompagner les entreprises Africaines à évoluer en phase avec la société actuelle et leur permettre de devenir pleinement efficientes.

Par Ambroise Baroan et Gilles Marque, associés, ACTISS Partners. 

 

L’Afrique, ce n’est pas un pays, c’est un continent immense. Mais économiquement on note une grande disparité entre régions. Il est possible d’identifier des poches de prospérité économique: Abidjan, Dakar, Nairobi, Lagos, Johannesburg…

L’Afrique en 2017, ce sont aussi des risques, politiques et économiques. Des mouvements militaires de rébellion ou d’instabilité politique violente ont lieu au Niger, au nord Mali, au Rwanda, au Nigeria… Et partout, malheureusement on parle d’économie cachée ou parallèle.

Mais la demande en management intermédiaire est très forte. Entre une élite composée de cadres dirigeants souvent diplômés des meilleures écoles et universités américaines ou européennes, et une main-d’œuvre immense, la pénurie de cadres de niveau N-1 –  DRH, directeurs commerciaux, DAF, patrons de Supply Chain, etc – est patente. Tant et si bien que les entreprises locales sont en demande de tels profils. Et la mission de management de transition a souvent pour but ultime un transfert de compétences au bénéfice des équipes locales.

Malgré ces carences, le décollage économique du continent est patent. La Côte d’Ivoire annonce une progression de son PIB de presque 10  % par an depuis quatre  ans. L’Angola, l’Éthiopie, sans parler de l’Afrique du Sud, sont les champions de la croissance. Certes les fruits de cette croissance ne sont pas encore répartis de façon totalement satisfaisante, mais c’est quand même beaucoup mieux que de ne pas avoir de croissance du tout.

Le tissu des entreprises, surtout en Afrique de l’Ouest, est composé de trois grands groupes principalement. Les grandes entreprises, en général d’origine étrangère, gèrent les infrastructures, le «  Oil&Gas  », la distribution moderne. On trouve dans ce groupe de plus en plus de groupes chinois, singapouriens, japonais, américains, marocains… et parfois, encore, français.

On trouve aussi des entreprises de taille importante d’origine africaine, principalement dans la banque, les télécommunications, l’agriculture. Les télécommunications, cela est connu, sont particulièrement développées en Afrique, finalement bien plus qu’en Europe. En Afrique, le téléphone portable est le nouvel outil universel –  téléphone, banque, cinéma, sport, médecin…– qui permet de communiquer avec le monde entier. Plus surprenant, on assiste au développement fort de PME locales, dynamiques, familiales, avec souvent un créateur charismatique à la tête. On peut lire utilement à ce sujet le livre de Jean-Michel Severino et Jérémy Hajdenberg Entreprenante Afrique1 .

Le management de transition est, cela ne surprendra personne, encore très peu connu ni répandu en Afrique. Nos premiers contacts sont très encourageants, le concept accroche bien les PME comme les entreprises de bonne taille, car il repré- sente un mode nouveau, original, et qui semble particulièrement performant pour introduire du management dans l’entreprise. Or qui dit management dit développement facilité et possible. Et la soif de développement des entreprises africaines est vraiment impressionnante.

D’ailleurs le management de transition en Afrique est vu comme une véritable solution de développement et de structuration, à l’opposé de ce qu’il est devenu en France, une offre classique d’intérim cadre. Il est vrai que les ambitions en Afrique sont d’une tout autre ampleur. Tant et si bien que les entreprises qui nous confient des missions en Afrique attendent que nous les aidions à développer fortement leurs activités. Et elles nous font confiance pour mettre en place les managers.

Concernant les managers de transition, Actiss défend l’idée de développer un vivier de managers locaux. Ou plus exactement ce sont les dirigeants de la diaspora qui nous semblent être les mieux placés pour mener des missions. En effet, diplômés d’université européennes ou américaines, avec une première partie de parcours professionnel aux USA ou en France, ils souhaitent revenir « au pays ». Ils peuvent y combiner leur connaissance intime des habitudes de management local avec les exigences de gestion les plus poussées. Ce sont toutes ces raisons qui ont poussé Actiss à s’implanter à Abidjan et à Dakar début 2016.

 

 

 

1 Entreprenante Afrique, Jean-Michel Severino et Jérémy Hajdenberg. Éd. Odile Jacob 2016

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