J.Cassingena (Orano) : « La nouvelle marque Orano donne l’image positive d’un rebond »
Décideurs. Orano renoue avec le recrutement. Les besoins sont-ils conséquents ?
Jean Cassingena. Nous avons recruté 720 personnes en 2017 et devrions en recruter entre 750 et 800 en 2018. Les besoins sont en priorité localisés sur trois bassins d’emploi : le Cotentin, le Tricastin et la région parisienne. Le recrutement des cadres est pour sa part centralisé à Paris.
S’agissant des cadres justement, quel type de profils recherchez-vous ?
Nous devons recruter entre 250 et 300 personnes, dans le domaine de l’ingénierie mais aussi – puisque nous évoluons d’un modèle de production à un modèle de services – dans celui de l’encadrement d’intervention. Lors de la restructuration du groupe des personnes très expérimentées sont parties et de ce fait, nous portons une attention particulière à la gestion des compétences ; d’autant que le groupe s’apprête à mener des projets de grande ampleur en Asie notamment qui nécessitent d’augmenter notre capacité de conception en très peu de temps. . Nous recherchons bien sûr de bons techniciens, mais pas nécessairement dans le domaine du nucléaire. Nous formons les nouveaux arrivants aux spécificités de notre activité.
Parvenez-vous à recruter des femmes sur ces métiers qui sont souvent plutôt masculins ?
L’activité d’Orano est très liée aux procédés chimiques. . Cela nous aide à intégrer des femmes car elles sont plus représentées traditionnellement dans les cursus chimiques. Le nombre de femmes ingénieurs a ainsi pu augmenter de 10% au sein du groupe. Elles représentent aujourd’hui 39% de la population cadres. Par ailleurs, l’entreprise a pris des engagements en faveur de la diversité et de la parité il y a longtemps, et a fait en sorte de les poursuivre même en temps de crise. Le budget alloué au rattrapage des écarts salariaux a ainsi été maintenu et notre label diversité a été reconduit.
Comment la création du nom Orano impacte-t-elle votre démarche de marque employeur ?
La nouvelle marque « Orano » donne l’image positive d’un rebond. En revanche, la promesse qui y est associée est plutôt dirigée vers la relation B to B, elle n’est pas vraiment évocatrice du point de vue des candidats. D’où la nécessité de réfléchir à notre marque employeur. Nous n’avons pas réalisé une grande campagne de communication dédiée aux recrutements mais nous avons néanmoins construit une démarche, de façon méthodique. En premier lieu nous avons soigné nos relations avec les écoles. Nous avons sélectionné 26 écoles cibles avec lesquelles des partenariats ont été mis en place. Nous avons également désigné cent salariés ambassadeurs. Autre élément important, nous travaillons beaucoup avec les autres entreprises de la filière du nucléaire.
C’est-à-dire ?
Nous adoptons une démarche commune avec EDF et le CEA, afin de faire « front commun ». L’objectif est de véhiculer l’idée qu’intégrer l’une ou l’autre de ces trois entreprises, c’est avant tout intégrer une filière qui représente 70 000 emplois. Nous développons ensemble différentes actions. Nous avons, par exemple, accueilli 60 jeunes dans le Cotentin, à qui nous avons fait visiter les sites des trois entreprises. Nous avons également créé une plateforme commune à l’ensemble de la filière pour la recherche de candidats à l’alternance.
Propos recueillis par Marie-Hélène Brissot