La Edtech made in France dans la cour des grands
La puissance de Pékin dans ce domaine est incontestable. Sophie Chen, associée chez JMDedu, média Edtech chinois leader, déclare : « Pékin est le centre technologique et éducatif de la Chine. Le gouvernement et le système éducatif traditionnel soutiennent réellement les startups dans la Edtech » (citée par l’étude Navitas Ventures). Le marché new-yorkais, qui ne parvient pas encore à outrepasser l’hégémonie asiatique, se positionne en deuxième acteur mondial avec environ 1000 Edtech référencées.
Dans ce paysage, l’Europe a pour sa part la place de challenger… et la France émerge parmi les places les plus avancées, Paris se révélant le berceau de plusieurs start-ups qui se font remarquer. Svenia Busson, fondatrice de l’accélérateur de start-ups LearnSpace, croit dans les chances de la capitale : « La Edtech explose à Paris, se réjouit-elle, le secteur est particulièrement grandissant dans les domaines du Corporate Learning et de la formation continue. » (Navitas Ventures). L’Hexagone regorge de talents et bénéficie de soutiens aussi bien publics que privés. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, déclarait d’ailleurs en 2017 à EducPros : « Je veux être en première ligne du déploiement de la Edtech française ». En septembre 2018, ce dernier présentait le plan « Intelligence artificielle et Éducation » annonçant un investissement de huit millions d’euros dans ce secteur d’activité avec pour leitmotiv : « ouvrir l’école à l’expérimentation d’outils numériques ». Le montant dédié à ce projet semble pour autant bien dérisoire quand, dans le même temps, les Chinois et les Américains annonçaient des investissements de plus de 30 millions d’euros dans leurs pays respectifs. Lors du Bett Show 2018, le plus grand Salon international de l’éducation, la France a été le troisième pays le plus représenté du monde (source : EdFab). Station F, le plus grand foyer de start-ups au monde basé à Paris, est le parfait exemple de la volonté française de percer dans le secteur des nouvelles technologies.
La French Tech et ses pépites semblent donc prêtes à relever le défi de la digitalisation du secteur de l’éducation : zoom sur cinq d'entre elles qui tirent leur épingle du jeu.
Talentsoft
Talentsoft, société de logiciels dédiée aux RH, a réalisé en janvier 2019 une levée de fonds de 45 millions d’euros. L’ambition de Jean-Stéphane Arcis, cofondateur et dirigeant de l’entreprise, est claire : permettre à Talentsoft de concurrencer le monopole des sociétés américaines et permettre aux décisionnaires de multinationales européennes de « faire le choix d’un acteur européen » en parfaite maîtrise de la spécificité de leurs enjeux.
Openclassrooms
OpenClassrooms, école en ligne innovante, propose des parcours certifiants et diplômants construits autour de sessions de mentorat. Le leitmotiv des dirigeants : rendre l’éducation accessible à tous. D’ici à 2025, l’entreprise en développement vise l’objectif de former plus d’un million d’étudiants par an.
360Learning
Plateforme Learning Management System, 360Learning propose différents services aux entreprises au travers de la création de Mooc, Spoc et autres parcours interactifs. Depuis sa levée de fonds en 2013, le chiffre d’affaires de la start-up a augmenté de 270 % par an
Coorpacademy
Coorpacademy, cofondée en 2013 par l’ancien directeur de Google France Arnauld Mitre, est une start-up technologique offrant des solutions LMS autour de quatre piliers : la gamification, la communauté, la flexibilité et la pédagogie inversée. L’entreprise annonce avec fierté que 50% des entreprises du CAC 40 font appel à leurs services.
Unow
Spécialiste du Spoc, Unow est un organisme de formation digitale. Avec 50 formations certifiantes, l’entreprise travaille avec de grands groupes comme AccorHotels, Safran ou Carrefour… Parmi les formations le plus demandées, l’on retrouve les modules sur la culture digitale, la gestion de projet et la gestion du temps à l’ère du digital.
Klaxoon
L’entreprise en croissance propose un outil collaboratif basé sur les méthodes agiles industrielles et révolutionne les réunions. Avec l’appui de 200 salariés, son CEO Matthieu Beucher bat de nombreux records : une levée de fonds de 50 millions d’euros en 2018, le lancement récent de Klaxoon3 qui a rassemblé 2000 personnes ou encore les partenariats avec Microsoft et Dropbox.
Tom Fouan