La formation professionnelle faisait déjà beaucoup parler d’elle avant la crise. Les situations de confinement et les nouvelles règles sanitaires ont accéléré les changements que connaît ce secteur. Lauriane Valot, directrice associée First Group Learning/Institut des métiers du learning, évoque ces transformations et l’avenir de la profession.

Décideurs. Comment se porte le secteur de la formation professionnelle ?

Lauriane Valot. Notre secteur traverse actuellement une période difficile. Mais la crise constitue une occasion pour les organismes de formation et les universités d’entreprise de se réinventer.

Vous avez réalisé une enquête « le digital learning avant, pendant et post-covid », en 2020. Quelles conclusions en tirez-vous ?

Nous avons interrogé les équipes de formation en charge de l’offre digitale dans quarante entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, de l’ETI au CAC 40. Globalement, nous constatons que les formations en présentiel ont été annulées, reportées ou proposées à distance. Pour exemple, 75% des personnes interrogées sont ainsi passées en classe virtuelle. Tout l’enjeu pour les équipes de formation réside, durant ce deuxième confinement, dans leurs facultés à transformer efficacement leur contenu afin de l’adapter aux formations à distance. Les directions formation ont dû rapidement monter en compétences sur des sujets qu’elles ne maîtrisaient pas nécessairement. Formateurs et chefs de projet ont dû s’approprier, dans un temps court, deux notions : celle de concepteur distanciel et d’animateur 4.0.

Quelle est la nouvelle posture de l’apprenant, le nouveau rôle du formateur ?

L’apprenant a bien accueilli la notion de formation à distance notamment en format « synchrone ».

Chez First Group, nous constatons auprès de nos clients, une vraie appétence pour le distanciel, surtout pour ce que l’on appelle les formations synchrones, c’est-à-dire celles qui sont accompagnées d’un formateur en ligne comme les classes virtuelles. Je crois que la crise a libéré le modèle d’apprentissage, les apprenants ont consommé en libre-service ce qu’ils souhaitaient apprendre, et ont utilisé les différents moyens mis à leurs dispositions selon leurs envies et leurs besoins. La multimodalité est essentielle dans l’apprentissage. Le formateur a un rôle important à jouer dans l’ingénierie pédagogique, il doit transformer le contenu présentiel en distanciel, blended ou créer un modèle hybride. Au-delà de l’ingénierie et de l’animation 4.0, le formateur doit faire vivre une expérience à l’apprenant, devenir un « learning expériencer ».

Quel est l’avenir de la formation ?

La formation va conserver une partie de son offre en présentiel mais elle ne sera plus prépondérante. La multimodalité est essentielle pour répondre aux différentes motivations de l’apprenant. Nous nous orientons vers une logique de compétence, l’idée étant de choisir un parcours multimodal proposant plusieurs formats. L’apprenant suivra ce qui lui correspond pour acquérir la compétence dont il a besoin. La donnée est de plus en plus utilisée afin de connaître les choix de l’apprenant et ainsi, améliorer continuellement les parcours qui l’intéressent.

Propos recueillis par Roxane Croisier

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