France Van Dorsselaer (AccorHotels) : "Nous permettons la mobilité inter-entreprises "
Décideurs. Quel est l’impact de la crise sanitaire sur le groupe Accor ?
France Van Dorsselaer. Notre secteur a été impacté brutalement : les taux d’occupation ont chuté partout dans le monde à cause des mesures sanitaires et nous avons dû avoir recours à un dispositif d’activité partielle. Ce que nous vivons est historique : jamais nous n’avons connu une baisse d’activité aussi importante.
Quelle a été la place du dialogue social au sein du groupe AccorHotels ?
Le dialogue social a toujours été très présent au sein de nos structures. De ce fait, au moment de la crise sanitaire, nous y avons eu recours, tout naturellement. Dès le départ, nous avons instauré des échanges réguliers avec le CSE et les représentants syndicaux quant à la mise en place de procédé d’activité partielle. Le modèle a été défini par notre gouvernement et a largement inspiré certains de nos voisins européens. Par chance, cela a permis une homogénéité et un équilibre pour l’ensemble de nos collaborateurs, sur tous les territoires où nous sommes implantés.
Avez-vous rencontré des difficultés dans la mise en œuvre de ce dialogue social ?
Nous avons dû négocier un accord de maintien de salaire avec les partenaires sociaux. Cet élément n’était pas pris en charge par le gouvernement et le groupe a souhaité abonder. Par ailleurs, nous avons négocié avec les organisations syndicales pendant plusieurs mois un plan de sauvegarde de l’emploi. Notre priorité était la fois de poursuivre la transformation de nos organisations et d’accompagner au mieux nos équipes. Pour pallier les potentielles difficultés, nous avons sollicité le Collectif 35, auquel nous appartenons, dont l’un des objectifs est de créer des solutions afin d’agir sur l’employabilité des collaborateurs, en permettant notamment des passerelles de mobilité. Parmi nos partenaires, nous avons tissé des relations régulières avec Korian ou Transdev.
« Nos collaborateurs ont la possibilité de télétravailler jusqu’à douze jours par mois »
Dans ce cadre, qu’avez-vous mis en place pour venir en aide à vos collaborateurs ?
Sur l’initiative de notre PDG, Sébastien Bazin, et avec la validation du conseil d’administration, nous avons créé un programme nommé « Heartist Fund » pour venir en aide à l’ensemble de nos collaborateurs en situation difficile liée à la pandémie. Il s’agit d’un fonds de solidarité, alimenté grâce aux dividendes non versées aux actionnaires. Ainsi, nous avons pu offrir de l’assistance à nos collaborateurs pour leurs frais de santé, par exemple. L’objectif de ce programme est de répondre aux besoins primaires et vitaux de l’ensemble de notre écosystème. Par ailleurs, une cellule d’écoute et de soutien psychologique a été instaurée.
Comment repensez-vous le travail de demain ?
En 2020, nous avons créé le « projet Papillon » : il s’agit d’effectuer des brainstormings où salariés, leaders et organisations d’élus ont pu s’exprimer quant aux nouvelles façons de travailler qu’ils souhaitent voir émerger. Ce projet a impliqué différents chantiers : espace de travail, Mobilités, Nouvelles façons de travailler, Communication, Outils collaboratifs. D’ailleurs, nous avons récemment signé un accord pour rendre plus durable le travail à distance. À présent, nos collaborateurs ont la possibilité de télétravailler jusqu’à douze jours par mois, en fonction de l’activité de leur équipe et de leurs managers.
Propos recueillis par Clémence Galland