Le dialogue social à l’honneur à Suresnes
Reconnue par l’Organisation internationale du travail (OIT) pour sa politique RH et de dialogue social, la ville de Suresnes constitue un modèle porté par Béatrice de Lavalette, adjointe au maire.
Un "exemple mondial" pour Le Figaro, la "capitale du dialogue social" selon Le Parisien : la municipalité place le dialogue social au cœur de sa politique comme un véritable accord de performance publique avec 36 accords "gagnants-gagnants" et des dispositifs uniques dans la fonction publique. C’est donc tout naturellement que la ville a lancé cette journée annuelle dont la première édition remonte à 2013.
"Le dialogue social : une condition fondamentale pour que la société civile aille bien"
Un pilier indispensable
Jean-Michel Blanquer l’a rappelé dans son allocution d’ouverture, "le dialogue social est la condition fondamentale pour que la société civile aille bien". Et la relance économique pérenne et à visage humain ne peut se faire sans. De son côté, Élisabeth Moreno a réaffirmé l’engagement du gouvernement aux côtés des élus et des acteurs du dialogue social. "Le paritarisme et le dialogue social sont une force pour notre pays" a-t-elle insisté.
Une comparaison européenne
Loin de se cantonner à un débat franco-français, cette journée a donné la parole à nos voisins d’Europe du Nord (Allemagne, Suède, Finlande et Danemark) sur leurs pratiques respectives en matière de dialogue social. Dans ces pays, les syndicats sont forts, parfois plus de 60% de syndiqués, contre 10% en France. L'État n'intervient que peu ou pas dans les négociations entre les partenaires sociaux. Leurs points communs : des négociations d'entreprises et de branches préférées aux négociations nationales, pratiquement pas de grèves et une recherche du compromis permanent.
"Le dialogue social dans les entreprises française est plus souvent perçu comme un problème plutôt qu’une solution"
Une pratique nécessaire
Ne pas cantonner le dialogue social aux situations de crise mais anticiper en amont et en permanence était le leitmotiv de la journée. Jean-Christophe Sciberras, responsable de la plateforme France du Global Deal, a déploré que le dialogue social dans les entreprises françaises soit plus souvent perçu comme un problème plutôt qu’une solution. Or, face aux changements, aux révolutions technologiques et environnementales qui s'annoncent, rien ne pourra se faire sans échanges. Comme le relevait Gilles Noguerol, DRS et DRH holding de Total Energies, qui aurait pu imaginer il y a quelques mois encore que les pays d'Europe interdiraient les moteurs thermiques. Par conséquent, Total doit se restructurer entièrement. Et cette restructuration passe nécessairement par un dialogue social quotidien.
"Les PME sont les vrais lieux de l'agilité en matière de dialogue social"
Une part belle donnée à l’entreprise
L’ancien ministre Gilles de Robien a insisté sur l'importance du dialogue social, qui doit être basé sur plusieurs principes : la subsidiarité, car l'entreprise est le premier lieu du dialogue social, la fluidité, qui s'appuie sur les corps intermédiaires, et, enfin, la responsabilité. De son côté, le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) par la voix de son président Emeric Oudin a affirmé que les vrais lieux de l'agilité en matière de dialogue social sont les PME.
On l’aura bien compris, le dialogue social est plus que jamais nécessaire. Face à la crise sanitaire actuelle, il est indispensable d’affirmer haut et fort le rôle que devront jouer les partenaires sociaux, acteurs centraux de la démocratie sociale. Le monde de demain ne pourra se construire que collectivement et en étant à l’écoute et unis.
Anne-Laure Blouet Patin