Marie Hombrouck, de la théorie à la pratique

La transition professionnelle des cadres dirigeants ? Marie Hombrouck est intarissable sur le sujet. Il faut dire que la chasseuse de têtes est elle-même une reconvertie. Avocate spécialisée dans le M&A, la quadragénaire qui se définit comme "bébé de la crise" a vécu l’effondrement des marchés boursiers de l’intérieur.

De l’avocature au recrutement

La crise des subprimes a servi de révélateur pour la suite de sa carrière : « J’ai compris que les cadres allaient devoir être encore plus agiles », se souvient-elle. Plus que jamais, les hauts diplômés allaient désormais connaître plusieurs entreprises et successions de postes. Par hasard, elle découvre le secteur du recrutement et, très vite, la magie opère. En 2017, riche de près d’une décennie d’expérience, elle décide de transformer l’essai en créant son propre cabinet, non sans risques, mais avec détermination. "Entreprendre, sur fonds propres, en tant que jeune maman, c’est comme sauter d’une falaise et construire un avion dans sa chute." C’est ainsi que naît Atorus Executive. Six ans plus tard, avec son équipe, elle apporte un soin particulier à ses candidats. Sa spécialité ? L’accompagnement des secondes parties de carrière. Elle anime des conférences et écrit un livre Et si vous trouviez (enfin) le job idéal ? qui a pour objectif de démocratiser la recherche d’emploi. En bref, son activité lui permet d’observer certaines bonnes pratiques qu’un cadre en recherche d’un nouveau défi doit adopter.

Réussir c’est prévoir

 Si personne n’est en mesure de contrôler totalement sa carrière, la chasseuse de têtes insiste sur le fait d’être toujours prêt à la mobilité. Selon elle, il ne faut ni subir les choses ni attendre qu’elles se manifestent. D’où la nécessité de ne pas se complaire dans une routine, de travailler son réseau afin d’être prêt à saisir toute opportunité. Reste le défi clé : savoir quelle direction donner à sa carrière. D’après son expérience, la première étape consiste à interroger son parcours avec bienveillance, le bilan étant le meilleur outil pour identifier ce que l’on souhaite laisser derrière soi, tout comme ce que l’on souhaite développer. L’honnêteté envers soi-même étant le prérequis de la démarche. Pour être prêt à relever un nouveau challenge et savoir ce à quoi l’on aspire vraiment, celle qui est également une cavalière émérite est catégorique : "L’agilité reste certainement la clé de voûte." Y compris pour une personne qui pense avoir atteint le "top de sa carrière". En somme, même le plus épanoui des cadres doit garder les deux pieds dans les starting-blocks.

Clara Elmira