Attachée au bien-être de ses collaborateurs, la plateforme Malt, spécialisée dans la mise en relation entre freelances et entreprises, a instauré un congé sabbatique rémunéré d’un mois offrant l’opportunité de mener à bien un projet personnel. Adèle Quéméner, responsable de la marque employeur, revient sur le dispositif et en explique les bénéfices.
Adèle Quéméner (Malt) : "Le processus de congé sabbatique rémunéré va s’accélérer"
Décideurs. Pourquoi avois mis en place un congé sabbatique rémunéré d'un mois ?
Adèle Quéméner. L’idée a été lancée par les co-CEO, Vincent Huguet et Alexandre Fretti, et Richard Yarsley, chief people officer. Au fil des discussions avec les collaborateurs, le constat suivant est apparu : certains avaient des projets personnels originaux mais manquaient de temps pour les réaliser. Très attachés à l’équilibre vie professionnelle - vie personnelle, ils se sont alors posé la question de savoir comment leur offrir la possibilité de réaliser leur projet, tout en restant chez Malt et en étant payés. Chez nous, la notion du choix est très importante. On regrette souvent que certains soient obligés de choisir entre ambition personnelle et professionnelle. C’est à ce moment-là que le projet de congé sabbatique rémunéré a vu le jour.
En quoi consiste-t-il ?
Mis en place en janvier 2022, une cinquantaine de personnes l’ont déjà expérimenté. Chez Malt, chaque employé ayant plus de trois ans d’ancienneté a le droit à un mois de congé sabbatique rémunéré à 100% afin de pouvoir mener à bien un plan personnel : formation, défi sportif, création artistique et projet familial pour ceux qui souhaitent se recentrer sur leur famille. Une dizaine de projets futurs sont d’ores et déjà programmés.Par exemple, Camille, pionnière du programme, a utilisé son congé dans le but de poursuivre sa passion pour la photo en préparant une exposition des Rencontres de la photographie d'Arles. Katharina Shneider, vice-présidente finance, a parcouru la côte ouest française et espagnole à vélo avec sa fille alors qu’Olivier Vallin, vice-président commercial France, a pu passer du temps avec sa famille, à la naissance de son deuxième enfant. Enfin, Oriana Cardona de l'équipe marketing, s'est rendue à Los Angeles pendant un mois pour suivre un programme de management avancé.
Le processus de congé sabbatique rémunéré va s'accélérer dans les prochains mois puisqu’un grand nombre de nos collaborateurs vont atteindre les trois ans d’ancienneté. De plus, nous observons une réelle diversité dans le niveau hiérarchique de ceux qui en font la demande. Cela va des collaborateurs juniors jusqu’aux vice-présidents. Cela montre qu’il existe une réelle demande.
Il est de plus en plus difficile de retenir les talents. Le congé sabbatique rémunéré est-il un avantage pour y répondre ?
Effectivement, il existe une volonté RH derrière ce projet. Il s’agit d’un excellent outil de rétention des talents puisque les collaborateurs restent trois ans, font une pause d’un mois, puis reviennent revigorés et encore plus motivés. De plus, c’est un excellent outil de marque employeur dont nous voyons les effets sur les candidatures puisque nous sommes la seule entreprise de la French Tech à l’avoir mis en place. D’autres entreprises comme Orange ou Patagonia l’ont instauré, mais à partir de dix et cinq ans d’ancienneté.
Et pour la suite ?
Pour le moment, ce processus fonctionne très bien. Nous souhaiterions mettre en lumière ces projets à travers des campagnes de communication internes et externes, mettre en avant l’histoire des collaborateurs à travers des retours d’expérience afin de motiver leurs collègues. En pleine croissance, le projet a encore de beaux jours devant lui.
Propos recueillis par Alexis Ellin