Le groupe familial de chimie ambitionne d’atteindre cette année une croissance de 15 % pour franchir la barre des 200 millions d’euros de chiffre d'affaires. Robert Moor, son P-DG, revient sur les moyens mis en œuvre pour y arriver.
Robert Moor (Protex) : « 80 % de notre chiffre d’affaires est réalisé hors de France »
Décideurs. Alors qu’il ne reste quasiment plus de groupe de chimie en France, vous avez affiché en 2014 une croissance à périmètre constant de 8 %. Comment expliquez-vous ce succès ?
Robert Moor. Nous avons saisi les opportunités qui se présentaient à nous. Lors de sa création en 1932, notre groupe fabriquait uniquement des produits pour le secteur du textile. Aujourd’hui, nous travaillons sur des marchés de niche tels que le papier, l’électronique, les peintures, la parfumerie, le traitement des eaux ou encore la biochimie, grâce à ce que nous appelons « la fertilisation croisée ». Cette diversification nous a permis d’accroître notre chiffre d’affaires et de nous prémunir contre d’éventuelles crises sectorielles, en pondérant les aléas par pays et par marché. Aucun client ne représente plus de 3 % de nos ventes et aucun produit n’équivaut à plus de 5 % de notre activité.
Autre point important, notre internationalisation : 80 % de notre chiffre d’affaires est réalisé hors de France. Nous sommes notamment présents aux États-Unis, où nous avons réalisé deux acquisitions l’an passé. Au Brésil, nous avons installé une unité de production en 2013 et, en Asie du Sud-Est, nous allons investir 3,5 millions d’euros en 2015. Cette année, nous n’envisageons pas d’accroître notre présence dans de nouveaux pays mais de nous concentrer sur ceux où nous sommes déjà installés afin d’améliorer leur productivité et leur rentabilité.
Décideurs. L’an dernier, vous avez réalisé quatre acquisitions. Quels sont vos projets pour 2015 ?
R. M. Nous resterons très actifs et nous savons bien intégrer les sociétés que nous rachetons. Chaque mois, nous recevons au minimum deux à trois dossiers de manière spontanée pour des opérations de croissance externe, en France et à l’étranger. Nous travaillons également avec des banques d’affaires qui nous offrent des opportunités. Dans tous les cas, nous nous engageons à donner une réponse le lundi de la semaine suivante. Nous ne privilégions pas que la croissance de notre chiffre d’affaires et nous avons une culture de marge. Les acquisitions que nous envisageons doivent nous permettre un renforcement géographique pour nous rapprocher des clients locaux ou acquérir de nouvelles technologies Nous devons rester un business rentable : pour 2015, nous visons un Ebdita de 16 %, contre 14 % actuellement.
Nous avons déjà des dossiers à l’étude, notamment aux États-Unis. C’est, selon moi, un marché très porteur. Pour le marché français, je suis plus prudent : il ne reste plus grand-chose à acquérir et les perspectives de croissance sont moindres. Cela ne veut pas dire pour autant que nous n’allons pas investir en France. En 2015, nous allons injecter 2,5 millions d’euros dans nos unités de production et de recherche.
Décideurs. Comment allez-vous financer cette croissance ?
R. M. Majoritairement par nos fonds propres. Si besoin, nous utiliserons nos lignes de crédit accordées par nos banques, BNP Paribas, Crédit agricole et LCL.
« Notre haut de bilan est intouchable »
Décideurs. Avez-vous déjà envisagé l’entrée de nouveaux actionnaires ?
R. M. Non, je n’ai jamais considéré cela comme une option. Notre haut de bilan est intouchable. Nous sommes et resterons un groupe familial.
Décideurs. Justement, où en est votre succession ?
R.M. J’ai peut-être 84 ans mais je travaille toujours autant : plus de soixante-quinze heures par semaine. Cela ne m’empêche pas d’aller six fois par an aux États-Unis, deux fois au Brésil et quatre fois en Asie. Tant que je me sentirai en forme, je continuerai. Mes trois enfants travaillent avec moi et je serai fier que l’un d’eux reprenne le flambeau. C’est un sujet sur lequel nous réfléchissons.
Décideurs. En matière d’innovation, quelle est votre politique ?
R.M. Nous consacrons chaque année 6 % de notre chiffre d’affaires en recherche et développement en nous concentrant sur le lancement de nouveaux produits. En matière de propriété industrielle, nous déposons des enveloppes Soleau. Le dépôt de brevets coûte très cher et il est difficile de faire la police, compte tenu du nombre de pays dans lesquels nous sommes implantés.
Propos recueillis par V.P.
Robert Moor. Nous avons saisi les opportunités qui se présentaient à nous. Lors de sa création en 1932, notre groupe fabriquait uniquement des produits pour le secteur du textile. Aujourd’hui, nous travaillons sur des marchés de niche tels que le papier, l’électronique, les peintures, la parfumerie, le traitement des eaux ou encore la biochimie, grâce à ce que nous appelons « la fertilisation croisée ». Cette diversification nous a permis d’accroître notre chiffre d’affaires et de nous prémunir contre d’éventuelles crises sectorielles, en pondérant les aléas par pays et par marché. Aucun client ne représente plus de 3 % de nos ventes et aucun produit n’équivaut à plus de 5 % de notre activité.
Autre point important, notre internationalisation : 80 % de notre chiffre d’affaires est réalisé hors de France. Nous sommes notamment présents aux États-Unis, où nous avons réalisé deux acquisitions l’an passé. Au Brésil, nous avons installé une unité de production en 2013 et, en Asie du Sud-Est, nous allons investir 3,5 millions d’euros en 2015. Cette année, nous n’envisageons pas d’accroître notre présence dans de nouveaux pays mais de nous concentrer sur ceux où nous sommes déjà installés afin d’améliorer leur productivité et leur rentabilité.
Décideurs. L’an dernier, vous avez réalisé quatre acquisitions. Quels sont vos projets pour 2015 ?
R. M. Nous resterons très actifs et nous savons bien intégrer les sociétés que nous rachetons. Chaque mois, nous recevons au minimum deux à trois dossiers de manière spontanée pour des opérations de croissance externe, en France et à l’étranger. Nous travaillons également avec des banques d’affaires qui nous offrent des opportunités. Dans tous les cas, nous nous engageons à donner une réponse le lundi de la semaine suivante. Nous ne privilégions pas que la croissance de notre chiffre d’affaires et nous avons une culture de marge. Les acquisitions que nous envisageons doivent nous permettre un renforcement géographique pour nous rapprocher des clients locaux ou acquérir de nouvelles technologies Nous devons rester un business rentable : pour 2015, nous visons un Ebdita de 16 %, contre 14 % actuellement.
Nous avons déjà des dossiers à l’étude, notamment aux États-Unis. C’est, selon moi, un marché très porteur. Pour le marché français, je suis plus prudent : il ne reste plus grand-chose à acquérir et les perspectives de croissance sont moindres. Cela ne veut pas dire pour autant que nous n’allons pas investir en France. En 2015, nous allons injecter 2,5 millions d’euros dans nos unités de production et de recherche.
Décideurs. Comment allez-vous financer cette croissance ?
R. M. Majoritairement par nos fonds propres. Si besoin, nous utiliserons nos lignes de crédit accordées par nos banques, BNP Paribas, Crédit agricole et LCL.
« Notre haut de bilan est intouchable »
Décideurs. Avez-vous déjà envisagé l’entrée de nouveaux actionnaires ?
R. M. Non, je n’ai jamais considéré cela comme une option. Notre haut de bilan est intouchable. Nous sommes et resterons un groupe familial.
Décideurs. Justement, où en est votre succession ?
R.M. J’ai peut-être 84 ans mais je travaille toujours autant : plus de soixante-quinze heures par semaine. Cela ne m’empêche pas d’aller six fois par an aux États-Unis, deux fois au Brésil et quatre fois en Asie. Tant que je me sentirai en forme, je continuerai. Mes trois enfants travaillent avec moi et je serai fier que l’un d’eux reprenne le flambeau. C’est un sujet sur lequel nous réfléchissons.
Décideurs. En matière d’innovation, quelle est votre politique ?
R.M. Nous consacrons chaque année 6 % de notre chiffre d’affaires en recherche et développement en nous concentrant sur le lancement de nouveaux produits. En matière de propriété industrielle, nous déposons des enveloppes Soleau. Le dépôt de brevets coûte très cher et il est difficile de faire la police, compte tenu du nombre de pays dans lesquels nous sommes implantés.
Propos recueillis par V.P.