Pour le président du fabricant et distributeur de lunettes, la concurrence issue des acteurs jouant la carte "discount" n'est pas un frein à ce que le groupe ALAIN AFFLELOU franchisse la barre du milliard d'euros de revenus.  
Décideurs. Quel est l’état de forme de votre groupe à mi-parcours de l’année 2015 ?
Frédéric Poux. Les équipes ont réalisé un bon premier semestre. Nous avons d’abord bénéficié de la reprise de l’activité en Espagne depuis 24 mois, particulièrement intense lors du premier semestre. Quant à la France, une nouvelle campagne publicitaire a été lancée avec Sharon Stone comme égérie et Luc Besson à la caméra. La force de notre marque est réelle sur notre marché domestique et nous comptons en tirer le meilleur. Cette initiative a eu un impact positif sur les ventes, renforcée par notre récente offre commerciale Win-Win.

Décideurs. Depuis l’arrivée du financier Lion Capital en 2012, quels ont été les grands changements stratégiques soutenus par ce dernier ?
F. P. Sincèrement, nous avons beaucoup progressé en matière d’ingénierie financière. Avant l’arrivée de Lion Capital, nous n’avions jamais restructuré notre dette LBO. Une émission obligataire high yield de 440 M€ a été réalisée l’an dernier afin de réduire le coût de notre endettement. L’opération s’est bien passée puisqu’elle a été sursouscrite plus de trois fois. Cette expertise financière s’est étendue à la croissance externe où Lion Capital nous accompagne méticuleusement.

Décideurs. Concernant le marché précisément, comment jugez-vous l’arrivée de nouveaux concurrents qui, par l’intermédiaire d’une politique de prix cassés notamment, parviennent à créer l’émulation ?
F. P. Ce phénomène n’est pas nouveau. Cette concurrence axée sur la guerre des prix existait déjà auparavant avec des entreprises telles que le néerlandais Hans Anders. Il faut savoir que les opticiens français ont l’obligation légale de proposer des lunettes à bas prix (5,72 €). Partant de ce constat, un acteur comme Lunettes Pour Tous a été fort dans sa capacité à révéler et appuyer son business sur une obligation légale. De notre côté, nous nous positionnons bien plus sur l’excellence du service dans et en dehors du magasin avec un temps moyen passé avec le client compris entre une heure trente et deux heures.

Décideurs. L’innovation est de toute façon un des terrains de jeu privilégiés d’Alain Afflelou ?
F. P. Alain Afflelou, c’est l’enseigne de l’innovation. Plusieurs de nos concepts font figure de proue. Les verres incassables ou les progressifs adaptables en témoignent. De même que nos offres Tchin Tchin, ou plus récemment Win-Win.

Décideurs. Et si l’on rajoute un peu de M&A à la recette Afflelou, tout devient parfait ?
F. P. Nous ne négligeons pas la croissance externe et l’implantation dans de nouveaux pays. Preuve en est l’acquisition de l’opticien franchiseur numéro un du Portugal Optivisao, détenu aujourd’hui à environ 30 %. Nous sommes également en discussions pour racheter Optical Discount et compléter notre offre Claro. L’objectif est clair désormais : atteindre le milliard d’euros de CA dans les douze prochains mois.


Firmin Sylla


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