Rencontre avec le directeur général des relations humaines du groupe L'Oréal.
L’Oréal aux bons soins de Jérôme Tixier
« Le talent est capable de faire la différence », dit-il. Et Jérôme Tixier en est la preuve vivante. Retour sur le parcours de celui que rien ne destinait à devenir, comme il se qualifie lui-même, « le responsable d’une communauté humaine ».
Le goût des autres
Jérôme Tixier est un pur produit L’Oréal. Trente-cinq ans de maison, pas moins de cinq fonctions exercées avant d’être nommé directeur général des ressources humaines en 2011, et toujours les yeux qui brillent quand il évoque le nom de l’entreprise. Celui qui s’avoue particulièrement attaché à son groupe et aux hommes et femmes qui l’animent – plus de 78 000 personnes dans le monde –, croit profondément en l’humain. Beaucoup diront que c’est ce que l’on attend d’un DRH mais chez L’Oréal, rien n’est laissé au hasard et Jérôme Tixier veille au grain. Repérer les talents, les développer, les pousser toujours plus haut et les suivre dans la durée, c’est la fonction de ce directeur général relations humaines et conseiller du président. Et cela va plus loin, « prendre soin de nos collaborateurs, passer un accord social avec eux, voilà ce qui m’anime ». Le goût des autres, du lien social, c’est à L’Oréal qu’il les doit depuis son entrée en 1980 dans le groupe.
Ce que Jean-Paul Agon dit de lui :
« Jérôme met en oeuvre des actions ambitieuses portées par une vraie vision. Il reste fidèle aux traditions humaines et humanistes de L’Oréal et réinvente cette fonction pour l’adapter à son temps. C’est une vraie transformation. En profondeur, comme tout ce qu’il fait, mais une transformation tranquille. Menée avec douceur, mais une grande fermeté. Il est sûr de là où il veut arriver et du chemin à emprunter »
Le goût du risque
Après avoir renoncé à suivre la voie familiale de l’avocature à la fin de ses études de droit, il intègre Sciences-Po et choisit l’économie et la finance comme spécialités. Une année peu concluante dans l’immobilier au Texas, puis il entre chez PriceWaterhouseCoopers, où un client, L’Oréal, lui propose de participer au développement du département d’audit interne du groupe. Ici commence l’aventure. Après trois ans à avoir passé en revue les filiales mondiales du géant de la cosmétique, il sollicite un poste plus opérationnel sur le terrain : il sera commercial pour Biotherm. Traditionnellement considérée comme la case départ pour évoluer dans le groupe, l’expérience VRP se révèle riche d’enseignements pour Jérôme Tixier. « Il faut se connaître soi-même avant d’engager la relation avec l’autre », avance-t-il. Le jeune homme est talentueux : en un an à peine, il prend la tête d’une équipe de vente. Mais il le reconnaît aujourd’hui, il est aussi impatient et souhaite accéder à davantage de responsabilités. « J’ai pris rendez-vous avec le DRH de Biotherm pour parler de la suite, raconte-t-il. La direction commerciale en tête, le marketing pourquoi pas ou un poste financier mais je n’y tenais pas : quoi qu’il en soit, il fallait que j’avance. Je suis convoqué quelques semaines plus tard. On m’annonce que je quitte la division luxe pour les produits professionnels où l’on me confie le redressement de la direction financière. Je ne suis pas emballé, mais le challenge était de taille. » Voilà comment ce trentenaire devient DAF, avec 180 personnes sous sa responsabilité, puis patron de filiale. Curieux et toujours en quête de nouveaux défis, il devient DRH de la division professionnelle puis des produits grand public, une fonction qu’il découvre et qu’il ne veut plus quitter. C’était sans compter sur une proposition qu’il ne peut refuser : conseiller du président Lindsay Owen-Jones sur les questions de gouvernance. Mais lorsqu’en 2011, Jean- Paul Agon prend la tête du groupe et lui offre la direction générale des ressources humaines, Jérôme Tixier retourne à ses amours sans tergiverser. Passionné par sa mission, il innove par son approche globale de la fonction. Il a par exemple mis en place une réunion de prospective RH avec le président du groupe mais également avec ses « n-1 », dans une logique de co-construction. C’est aussi un entrepreneur quand il guide et manage plus de 1 400 responsables des RH. Il choisit d’être constamment en mouvement et de sortir de sa zone de confort. Passion, innovation, entrepreneuriat et responsabilité : à lui seul, Jérôme Tixier incarne les valeurs revendiquées par le géant français. Qui s’assemble se ressemble…
LES RENCONTRES DE M. TIXIER
Celui qui lui a ouvert les portes des ressources humaines, le patron de la division produits professionnels, Alain Leprince-Ringuet : « Un grand leader selon moi, charismatique, fédérateur et proche des gens ».
Celui qu’il considère comme un maître à penser, le patron de la division produits grand public, Patrick Rabain : « Cet homme avait une exigence intellectuelle dans son raisonnement qui m’a marquée ».
Celui qui l’a préparé à devenir un membre du comex, le P-DG du groupe de 1988 à 2006, Lindsay Owen-Jones : « Il m’a appris à repousser les limites et à chercher des solutions audacieuses avec ténacité et créativité ».
Celui qui l’a nommé à son poste actuel, le P-DG depuis 2007, Jean-Paul Agon : « Jean-Paul est un visionnaire qui possède la capacité de rendre les choses simples et qui a une grande sensibilité humaine ».
PORTRAIT CHINOIS
S’il était…
Une marque : « L’Oréal Paris – c’est une marque populaire et accessible tout en étant aspirationnelle. Elle représente aussi nos valeurs d’équilibre, d’exigence, la dimension multiculturelle (regardez nos publicités !). Et il y a des produits pour les hommes ! »
Une valeur : « L’exigence, le respect des personnes et la fidélité au groupe, à mes engagements, à mes convictions »
Une qualité : « La persévérance, je ne lâche pas »
Un défaut : « L’impatience, je suis un homme pressé »
Un sport : « Le tennis, j’ai un vrai esprit de compétition »
Un modèle : « Je n’en ai pas, je veux réussir à me réaliser par moi-même »
Un idéal : « Le bien, je suis un véritable optimiste »
Trois questions à Jérôme Tixier
Julie Atlan - Crédit photo : Thomas Gogny
Le goût des autres
Jérôme Tixier est un pur produit L’Oréal. Trente-cinq ans de maison, pas moins de cinq fonctions exercées avant d’être nommé directeur général des ressources humaines en 2011, et toujours les yeux qui brillent quand il évoque le nom de l’entreprise. Celui qui s’avoue particulièrement attaché à son groupe et aux hommes et femmes qui l’animent – plus de 78 000 personnes dans le monde –, croit profondément en l’humain. Beaucoup diront que c’est ce que l’on attend d’un DRH mais chez L’Oréal, rien n’est laissé au hasard et Jérôme Tixier veille au grain. Repérer les talents, les développer, les pousser toujours plus haut et les suivre dans la durée, c’est la fonction de ce directeur général relations humaines et conseiller du président. Et cela va plus loin, « prendre soin de nos collaborateurs, passer un accord social avec eux, voilà ce qui m’anime ». Le goût des autres, du lien social, c’est à L’Oréal qu’il les doit depuis son entrée en 1980 dans le groupe.
Ce que Jean-Paul Agon dit de lui :
« Jérôme met en oeuvre des actions ambitieuses portées par une vraie vision. Il reste fidèle aux traditions humaines et humanistes de L’Oréal et réinvente cette fonction pour l’adapter à son temps. C’est une vraie transformation. En profondeur, comme tout ce qu’il fait, mais une transformation tranquille. Menée avec douceur, mais une grande fermeté. Il est sûr de là où il veut arriver et du chemin à emprunter »
Le goût du risque
Après avoir renoncé à suivre la voie familiale de l’avocature à la fin de ses études de droit, il intègre Sciences-Po et choisit l’économie et la finance comme spécialités. Une année peu concluante dans l’immobilier au Texas, puis il entre chez PriceWaterhouseCoopers, où un client, L’Oréal, lui propose de participer au développement du département d’audit interne du groupe. Ici commence l’aventure. Après trois ans à avoir passé en revue les filiales mondiales du géant de la cosmétique, il sollicite un poste plus opérationnel sur le terrain : il sera commercial pour Biotherm. Traditionnellement considérée comme la case départ pour évoluer dans le groupe, l’expérience VRP se révèle riche d’enseignements pour Jérôme Tixier. « Il faut se connaître soi-même avant d’engager la relation avec l’autre », avance-t-il. Le jeune homme est talentueux : en un an à peine, il prend la tête d’une équipe de vente. Mais il le reconnaît aujourd’hui, il est aussi impatient et souhaite accéder à davantage de responsabilités. « J’ai pris rendez-vous avec le DRH de Biotherm pour parler de la suite, raconte-t-il. La direction commerciale en tête, le marketing pourquoi pas ou un poste financier mais je n’y tenais pas : quoi qu’il en soit, il fallait que j’avance. Je suis convoqué quelques semaines plus tard. On m’annonce que je quitte la division luxe pour les produits professionnels où l’on me confie le redressement de la direction financière. Je ne suis pas emballé, mais le challenge était de taille. » Voilà comment ce trentenaire devient DAF, avec 180 personnes sous sa responsabilité, puis patron de filiale. Curieux et toujours en quête de nouveaux défis, il devient DRH de la division professionnelle puis des produits grand public, une fonction qu’il découvre et qu’il ne veut plus quitter. C’était sans compter sur une proposition qu’il ne peut refuser : conseiller du président Lindsay Owen-Jones sur les questions de gouvernance. Mais lorsqu’en 2011, Jean- Paul Agon prend la tête du groupe et lui offre la direction générale des ressources humaines, Jérôme Tixier retourne à ses amours sans tergiverser. Passionné par sa mission, il innove par son approche globale de la fonction. Il a par exemple mis en place une réunion de prospective RH avec le président du groupe mais également avec ses « n-1 », dans une logique de co-construction. C’est aussi un entrepreneur quand il guide et manage plus de 1 400 responsables des RH. Il choisit d’être constamment en mouvement et de sortir de sa zone de confort. Passion, innovation, entrepreneuriat et responsabilité : à lui seul, Jérôme Tixier incarne les valeurs revendiquées par le géant français. Qui s’assemble se ressemble…
LES RENCONTRES DE M. TIXIER
Celui qui lui a ouvert les portes des ressources humaines, le patron de la division produits professionnels, Alain Leprince-Ringuet : « Un grand leader selon moi, charismatique, fédérateur et proche des gens ».
Celui qu’il considère comme un maître à penser, le patron de la division produits grand public, Patrick Rabain : « Cet homme avait une exigence intellectuelle dans son raisonnement qui m’a marquée ».
Celui qui l’a préparé à devenir un membre du comex, le P-DG du groupe de 1988 à 2006, Lindsay Owen-Jones : « Il m’a appris à repousser les limites et à chercher des solutions audacieuses avec ténacité et créativité ».
Celui qui l’a nommé à son poste actuel, le P-DG depuis 2007, Jean-Paul Agon : « Jean-Paul est un visionnaire qui possède la capacité de rendre les choses simples et qui a une grande sensibilité humaine ».
PORTRAIT CHINOIS
S’il était…
Une marque : « L’Oréal Paris – c’est une marque populaire et accessible tout en étant aspirationnelle. Elle représente aussi nos valeurs d’équilibre, d’exigence, la dimension multiculturelle (regardez nos publicités !). Et il y a des produits pour les hommes ! »
Une valeur : « L’exigence, le respect des personnes et la fidélité au groupe, à mes engagements, à mes convictions »
Une qualité : « La persévérance, je ne lâche pas »
Un défaut : « L’impatience, je suis un homme pressé »
Un sport : « Le tennis, j’ai un vrai esprit de compétition »
Un modèle : « Je n’en ai pas, je veux réussir à me réaliser par moi-même »
Un idéal : « Le bien, je suis un véritable optimiste »
Trois questions à Jérôme Tixier
Julie Atlan - Crédit photo : Thomas Gogny