Belén Essioux Trujillo s’était-elle rêvée directrice des ressources humaines ? Pas exactement… Elle nous éclaire en trois réponses.

Décideurs. Qu’est-ce qui vous a conduite à être DRH ?

 

Belén Essioux Trujillo. Le hasard, une rencontre avec Jean-Pierre Gautheron, alors directeur des relations sociales chez Citroën. Le groupe avait des intérêts en Espagne et le projet de faire le lien entre les ressources humaines France et la filiale dans mon pays d’origine m’a plu.

 

Décideurs. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

 

B. E. T. La possibilité immense de découvrir des personnalités exceptionnelles. La richesse de la fonction ressources humaines qui permet un apprentissage continu et une remise en question permanente. Je suis fascinée par ces personnes qui décident très tôt de ce qu’elles veulent faire. Personnellement, ma passion pour ce métier est arrivée lorsque je me suis rendu compte que, dans un projet d’entreprise, le facteur humain faisait souvent la différence.

 

Décideurs. Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été DRH ?

 

B. E. T. J’aurais sans doute suivi la tradition familiale : médecin. J’avais inconsciemment le goût du contact avec autrui.

 

Décideurs. À quelles transformations votre entreprise va-t-elle être confrontée dans les années à venir ?

 

Nous avons l’avantage d’avoir pris la transformation comme un mode de fonctionnement intégré à la culture initiale de Kering. Nos marques ont toutes une taille différente et évoluent dans des environnements en perpétuelle mutation. Les évolutions de chaque secteur ont donc poussé notre organisation à s’adapter rapidement. Je suis toujours étonnée de la capacité que nous avons à nous repenser continuellement pour répondre aux attentes de nos consommateurs. Mon challenge correspond à la même dynamique, mais pour nos collaborateurs. Preuve de cette capacité d’adaptation, le projet d’intégration d’une entité auparavant sous l’égide de Gucci, faisant passer la structure de 200 à 1 700 personnes, a été mené dans des délais relativement courts. Dans un autre contexte, cette mutation aurait pris plusieurs années. La clé du succès : toujours appréhender les changements de manière positive.

 

Zoom sur le Kering Leadership Model (KLM)

L’une des grandes missions de Belen Essioux-Trujillo est de renforcer la culture managériale du groupe afin d’engager chacun des collaborateurs dans les évolutions de Kering. Pour cela, le modèle de leadership encouragé par la direction générale a été défini autour de quatre axes : créer et être visionnaire (create with the vision), conduire les hommes et délivrer des performances (drive and deliver), en encourageant le travail collaboratif (engage with all) et en tenant compte de l’impact de chaque décision pour aujourd’hui et pour demain, sans oublier l’héritage (from heritage to legacy). « Le KLM est un programme que nous déployons à travers une « KLM Live box » : des équipes interdisciplinaires se retrouvent autour d’une boîte de jeu pour découvrir et s’approprier le modèle », précise la DRH, particulièrement fière de cette initiative.

 

Julie Atlan

 

Lire le portrait de Belen Essioux-Trujillo 

 

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