Loïc Le Berre (groupe Gorgé) : « Le DAF est aussi un vendeur »
Décideurs. Pouvez-vous nous résumer en quelques mots votre rôle au sein du groupe Gorgé ?
Loïc Le Berre. Le groupe développe une importante culture entrepreneuriale. Toutes les fonctions supports se trouvent au niveau local dans les filiales. La structure centrale se révèle très légère pour un groupe international. Au-delà des sujets de financement et de croissance externe, mon rôle se situe, dans ce cadre, dans l’animation et le contrôle. J’assure l’homogénéité des méthodes et j’impulse un rythme en matière de gestion, de process, de reporting mensuel, de prévisions…
Décideurs. Quel est l’impact des nouvelles technologies dans votre quotidien ? Qu’anticipez-vous pour demain ?
L. Le B. Aujourd’hui, l’impact s’avère très fort sur notre manière de travailler et sur la productivité de nos services comptables. Nous disposons d'informations de gestion plus nombreuses et plus rapidement. Le DAF doit alors être bien outillé et bien expérimenté pour ne pas se laisser déborder. Plus on acquiert d’informations, plus on risque de s’y perdre. Le DAF doit avoir les pieds dans le court terme, mais la tête dans le long terme en sélectionnant l’information pertinente. Il aura plus que jamais, demain, un rôle d’analyse, de traduction et d’anticipation.
Décideurs. Ne considérez-vous pas que le terme de business partner est devenu galvaudé ?
L. Le B. Effectivement, je n’aime plus utiliser ce terme. Il n’est plus aussi valorisant et distinctif qu’avant, même si le DAF doit se trouver aux côtés du président, c’est un de ceux qui doit avoir la meilleure vision de l’entreprise, la plus large possible.
Décideurs. Pour arriver à cela, quelles qualités doit développer un bon DAF ?
L. Le B. C’est un métier exigeant, nécessitant une grande capacité de travail. Le DAF doit évidemment être bon techniquement et parfaitement identifier les indicateurs clés de l’activité. Il doit aussi faire preuve de créativité, de souplesse, d’écoute et, surtout, il doit savoir bien communiquer, car ne l’oublions pas : il est aussi un vendeur en quelque sorte. Il représente l’entreprise et explique le risque et sa maîtrise à la banque, aux investisseurs et en interne. C’est ce qui peut faire la différence.
Propos recueillis par Mathieu Marcinkiewicz
Loïc Le Berre a commencé sa carrière au sein du cabinet Arthur Andersen. Après avoir évolué dans plusieurs entreprises industrielles, il rejoint le groupe Gorgé en 2006.