Guillaume Paoli et Nicolas Chartier (Aramisauto.com) : « Nous pourrons bénéficier de l’empreinte forte de PSA en Espagne »
Décideurs. Quelles différences relevez-vous entre l’adossement à un fonds et à un industriel leader du secteur ?
Guillaume Paoli. Chaque cas est particulier, mais, d’une manière générale, s’adosser à un industriel permet de bénéficier de synergies et fait perdre en « liquidité » capitalistique par rapport à un fonds. En effet, le fonds a vocation à réaliser une plus-value et à sortir, et donc attend un événement de liquidité, alors que l’industriel a généralement vocation à « rester ». Dans notre cas, nous avons préservé à la fois une gouvernance autonome et notre indépendance, afin de conserver notre agilité pour poursuivre notre développement.
Quelles synergies espérez-vous tirer de votre alliance capitalistique avec le groupe PSA ?
Nicolas Chartier. Elles sont de plusieurs ordres : les deux principales synergies concernent l’approvisionnement en voitures d’occasion et le support à l’internationalisation d’Aramisauto. Nous profitons également de la possibilité de bénéficier de conditions « groupe » pour certains prestataires et fournisseurs et de solutions de financement compétitives.
« Nous allons tout d’abord nous concentrer à réussir le challenge espagnol ! »
Vous démarrez votre déploiement européen en prenant une participation majoritaire au capital de la start-up Clicars. Pourquoi avoir choisi de vous positionner sur le marché espagnol ? Envisagez-vous d’autres acquisitions à court terme ?
Nicolas Chartier. Le marché espagnol est l’un des plus importants marchés de véhicules d’occasion en Europe. Nous sommes assez proches culturellement des Espagnols, et ce marché est encore moins professionnel et organisé qu’en France. Par ailleurs, PSA a une empreinte forte dans le pays, et nous pourrons bénéficier de synergies significatives sur place.
Guillaume Paoli. En ce qui concerne l’expansion, nous allons tout d’abord nous concentrer pour réussir le challenge espagnol ! Dans le cas de Clicars, nous partageons une vision commune, nous sommes culturellement « compatibles » et l’équipe dirigeante est de grande qualité, c’est pour cela que nous avons réalisé cette opération. Nous n’excluons rien à moyen terme, mais nous avons actuellement beaucoup à faire !
Quels sont les prochains chantiers à mener à bien pour poursuivre votre conquête du marché du véhicule d’occasion qui atteint cette année un niveau historique ?
Nicolas Chartier. Notre mission est de rendre l’achat automobile toujours plus facile, c’est à dire rendre l’achat automobile simple et accessible. En France, sur le marché B2C, il se vend cinq voitures d’occasion pour une voiture neuve. C’est un marché gigantesque, et pourtant plus de 60 % des voitures d’occasion sont vendues sans garanties… Il y a donc fort à faire pour transformer le marché !
Guillaume Paoli. Je citerai trois combats que nous menons actuellement : faire davantage connaître aux consommateurs notre offre de voitures d’occasion reconditionnées, améliorer l’expérience de nos clients en allant plus loin dans la simplification et la digitalisation de leur parcours, et enfin rechercher des solutions de consommation automobiles plus souples.
C’est un marché passionnant, car l’achat d’une voiture est très impliquant pour les ménages : à nous de leur proposer des solutions modernes et compétitives !
Propos recueillis par Sybille Vié