Damien Tellaroli (FM Logistic) : « Renforcer notre position au Brésil d’ici à cinq ans »

Décideurs. Quel regard portez-vous sur la fonction finance ?

Damien Tellaroli.Il me semble essentiel que les équipes finance aient une vision opérationnelle des choses. La fonction finance ne doit pas être seulement regardée comme un moyen de contrôle mais comme un véritable co-pilote, venant en soutien du développement de l’entreprise. Le travail en silo doit être banni au profit d’une véritable transversalité et d’une organisation permettant de travailler avec l’ensemble des départements et ce, de manière opérationnelle, en appui des différents métiers.

Jusque 2012, le groupe FM Logistic n’avait pas pris pour habitude de réaliser des opérations de croissance externe. Pourquoi avoir changé votre fusil d’épaule ?

Ce changement est le résultat de notre plan stratégique à dix ans, dévoilé en 2012, qui entend renforcer par la croissance externe le développement organique qu’a connu notre Groupe depuis sa création en 1967. Le groupe FM Logistic est présent dans quatorze pays et emploie aujourd’hui près de 24 000 collaborateurs. Le chiffre d’affaires du groupe est quant à lui de 1,1 milliard d’euros. Jusqu’à présent nous avions privilégié la croissance organique en faisant la conquête de nouveaux clients et en créant de nouvelles plate-formes. Depuis 2012, la croissance externe fait partie de nos leviers de développement. L’objectif étant d’atteindre 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Les opérations de M&A sont devenues indispensables si l’on souhaite se développer dans certains pays et/ou secteurs où la croissance organique se serait révélée bien trop complexe ou longue à mettre en œuvre.

Vous avez donc fait l’acquisition de la société Spear Logistics (20 M€ de Chiffre d’affaires) en Inde. Quelles en sont les raisons ?

Avec ses 1,2 milliard d’habitants et l’émergence d’une classe moyenne, l’Inde est un pays à fort potentiel de croissance. Des caractéristiques propices à notre développement.

Cet investissement s’inscrit sur le long terme. Même si la société indienne que nous avons acquise est déjà rentable, un retour sur investissement immédiat n’est pas notre principal objectif. Nous entendons surtout faire de la croissance externe la première étape vers un développement durable de nos activités sur un marché. Le marché indien est extrêmement compliqué et en pleine mutation avec la nouvelle loi GST qui va permettre de simplifier et surtout d’unifier le système fiscal, encore très fragmenté. Il sera dès lors plus simple pour nous d’y construire de grands entrepôts multi-clients. À terme, notre ambition est de nous installer dans le top 3 des prestataires en Inde.

Les opérations de M&A sont devenues indispensables si l’on souhaite se développer dans certains pays

Quels sont vos objectifs pour 2017 et 2018 ?

Nous souhaitons continuer à soutenir le plan de croissance du groupe et son ambitieuse politique de croissance externe. Notre axe prioritaire de développement est de nous renforcer dans nos géographies existantes avant d’envisager d’ouvrir de nouveaux pays et démarrer de nouveaux secteurs. S’agissant de notre expansion géographique, FM Logistic a la volonté de renforcer sa présence en zone euro et de s’ouvrir à de nouveaux continents.

Vous pensez en particulier à quels pays ?

Il serait pertinent de renforcer notre position au Brésil d’ici à cinq ans. Ce pays pourrait alors servir de plate-forme pour se développer ensuite dans d’autres pays d’Amérique latine. Plus généralement, nous visons des pays à fort potentiel de développement. C’est notamment le cas en Asie du Sud Est.

L’un des meilleurs souvenirs de l’année : les 50 ans de FM Logistic ont assurément été l’un des temps forts de l’année. Nous avons passé le cap du demi-siècle. Nous sommes aujourd’hui entrés dans une nouvelle dimension, avec un développement fortement axé vers l’international. La présence d’une équipe venue d’Inde nous a permis de voir que l’on avait franchi un cap.

A. F.