Depuis 2017, le spécialiste des services de métrologie, science de la mesure, a réalisé plus d’une cinquantaine d’acquisitions dans un marché très émietté. Une stratégie qui permet à cette ancienne filiale d’Air Liquide de se positionner en tant que leader mondial. Et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Trescal, le sens de la démesure
Trescal commence 2023 sur les chapeaux de roues. Le leader mondial des services de métrologie annonçait en janvier cinq acquisitions afin de renforcer sa présence à l’international. SCTI, acteur de premier plan de l’étalonnage en Corée mais aussi Nordic Service Group en Scandinavie, Delta-P Monitoring Technology en Irlande, ASG X-Technologies en Australie et ICT en Malaisie rejoignent le groupe pour un chiffre d’affaires supplémentaire de 25 millions d’euros. Des rachats conformes à une logique de conquête de nouveaux marchés inscrite dans l’ADN même de Trescal. L’histoire de cette entreprise basée à Rungis commence en 1999. Cette année-là, Air Liquide crée une division métrologie à la suite d’une prise de participation dans la société française Métrotech. Dans la période qui suit, le groupe réalise de nouvelles opérations sur le Vieux Continent avant de créer la marque Trescal (condensé d’Henri Tresca, père du mètre étalon, de scale, la balance, et cal, calibration) pour désigner sa division dédiée à l’étalonnage.
Trescal emploie désormais 4 400 personnes à travers le monde
Changements actionnariaux
En 2007, Air Liquide annonce la cession de son pôle aux dirigeants de Trescal et à Astorg Partners. La société, qui s’appuie alors sur 30 laboratoires et 700 collaborateurs, sert 15 000 clients. Désormais prestataire indépendant, l’entreprise se développe dans le monde, en commençant par l’Amérique du Nord, l’Asie puis l’Océanie, tout en s’étendant en Europe. Ce qui permet aujourd’hui à Trescal de réaliser 3,3 millions d’opérations par an pour plus de 70 000 entreprises dans les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, de la pharmacie, de la chimie, de l’énergie, de l’électronique et des télécommunications. L’année 2022 est l’occasion d’un nouveau tournant actionnarial. Le géant suédois du private equity EQT Partners a pris une participation de 75 %. Une opération effectuée auprès du fonds de pension canadien Omers, entré au capital en 2017 pour 670 millions d’euros et sous l’égide duquel Trescal a mené plus de 47 acquisitions dans un marché très émietté et régulé.
Croissance externe et organique
"Trescal avait déjà une envergure internationale, nous souhaitons l’aider à se développer sur le marché asiatique et à consolider ses positions sur le marché nord-américain", expliquait en décembre à Capital Finance Thomas Rajzbaum, managing director chez EQT Partners. Une croissance qui sera portée par des acquisitions mais aussi par le développement d’expertises supplémentaires dans les life sciences et les télécommunications, précisait le média. De quoi continuer à surfer sur le succès puisqu’en 2021 l’entreprise affichait 370 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 350 millions en 2019 et 270 millions en 2017. Ses capacités sont en constante augmentation. Trescal emploie désormais 4 400 personnes à travers le monde. Et son ambition est loin de s’arrêter là.
Olivia Vignaud