Cogiteurs : SOS dircoms

 Cogiteurs, c’est un trio qui déménage. Solaires et ultra sympathiques, Frédéric Fougerat, Agathe Weil et Benoît Repoux sont aussi furieusement efficaces dès qu’il s’agit de communication. Altran, Elior, Foncia… Depuis 15 ans, les trois compères interviennent au cœur des fleurons de l’économie tricolore. Avec toujours le même objectif : construire ou reconstruire la réputation d’une marque. "Notre mission consiste à produire de l’intelligence, des contenus et de l’émotion", assure Frédéric Fougerat, le doyen du trio qui, en qualité de directeur de la communication, recrutera d’abord Agathe Weil, puis intègrera Benoît Repoux dans ses équipes. Au fur et à mesure des années passées sur le terrain, les trois professionnels apprennent à travailler ensemble, repèrent leurs complémentarités et nouent une relation indéfectible. Si bien qu’ils sont aujourd’hui capables de relever n’importe quel challenge en matière de communication. Alors, dans le courant de l’année 2022, lorsqu’ils décident de quitter le leader mondial de l’immobilier, leur objectif est clair : monter leur propre entreprise. Un projet qui n’a pas tout à fait surpris ceux qui les connaissent. "J’étais convaincue qu’ils allaient, un jour, créer leur propre agence, souligne Sonia Cordier, cofondatrice de l'agence Abmo qui collabore avec le trio depuis plus de dix ans. Il était pour moi évident qu’ils se sentiraient limités à l’idée de travailler pour une seule marque. " Cogiteurs voit ainsi le jour au début de l’année 2023. Une agence de communication comme les autres ? Pas tout à fait. "Nous sommes un collectif de directeurs de la communication et nous avons vocation à accompagner soit un homologue débordé soit un dirigeant non “staffé”. De façon ponctuelle ou dans la durée" , indiquent de concert ces trois pragmatiques qui entendent répondre à un besoin réel, constaté directement sur le terrain. Un projet prometteur, selon leur entourage : "J’y crois parce qu’ils connaissent parfaitement les rouages de leur métier, qu’ils ont une vision singulière, qu’ils savent expliquer avec calme et simplicité l’importance stratégique de la communication", témoigne Nicolas Graffin, directeur stratégique de l’agence Ègue. Même analyse pour le photographe Patrick Gaillardin, précisant au passage qu’il se dégage de cette équipe " une énergie joyeuse. Lorsqu’on travaille avec eux, on ressent une complémentarité instinctive. Trois forces qui se regroupent pour n’en former qu’une. Ça respire l’intelligence. "

Des rôles bien définis 

Le point de départ de ce trio ? Frédéric Fougerat. Considéré, selon le magazine Forbes, comme l’un des meilleurs directeurs de la communication de sa génération, l’homme signe depuis plus de trente ans de jolies réussites. "Je n’aurais rien pu faire seul", précise-t-il immédiatement. Et ça tombe bien, car ce self-made man aime le travail d’équipe, la cohésion de groupe, la confrontation des idées. Tout au long de sa carrière, que ce soit dans public ou dans le privé, il cherchera à bâtir une équipe. Une équipe intelligente sur le plan stratégique et riche sur le plan humain. C’est en 2008, au sein du groupe Schlumberger qu’il recrute la jeune Agathe Weil. Il rencontre Benoît Repoux, un expert des questions éditoriales, chez Altran, quelques années plus tard. Ensemble, ils avancent, évoluent, progressent, réfléchissent. Et ça plaît. La preuve : l’équipe est ensuite plébiscitée par les groupes Elior puis Foncia devenu Emeria.

"Lorsqu’on travaille avec eux, on ressent une complémentarité instinctive. Trois forces qui se regroupent pour n’en former qu’une. Ça respire l’intelligence" Patrick Gaillardin, Photographe

Les trois complices – et la vingtaine de collaborateurs qui les accompagnent au quotidien – sont sur tous les fronts. Et leurs rôles sont bien définis. Frédéric Fougerat, en patron, échange avec la direction, bâtit une vision pour l’entreprise, classe les chantiers par ordre de priorité. Agathe Weil, la directrice de la communication déléguée, l’épaule dans la construction globale des campagnes et pilote leur application avec les équipes. Benoît Repoux, lui, dirige en transverse l’éditorial et la communication interne. 

Dans l’action  

Entre 2018 et 2022, l’ensemble de la direction de la communication parvient à transformer le "bruit négatif" qui existait autour de la marque Foncia – et, plus généralement, autour des acteurs de l’administration de biens – en "bruit positif ". "Nous avons mis en place des stratégies de contenus sur les réseaux sociaux et lancé de nombreuses campagnes, avec un retour en publicité, raconte Benoît Repoux. Nous avons également travaillé les aspects éditoriaux et construit les discours à tenir en fonction des différents publics cibles. Sans jamais travestir la réalité." Pas question de chercher à tout prix à apposer leur patte de communicants. Encore moins à satisfaire leurs goûts personnels. Pour Frédéric Fougerat, Agathe Weil et Benoît Repoux, une seule chose compte : servir les objectifs. Parce que la bonne campagne n’est pas celle qui plaît au communicant, mais bel et bien celle qui est réellement efficace. "Ils ne font pas partie de ces dircoms qui, en arrivant dans une entreprise, veulent tout révolutionner. Ils ne sont pas guidés par leur ego, confirme Sonia Cordier. Ils savent très bien observer une situation, la comprendre et changer ce qui doit être changé pour atteindre leurs objectifs. Ils sont dans l’action." Résultats ? Chez Foncia, un bruit positif s’installe progressivement du côté du grand public, améliorant de façon significative la réputation de la marque. Une vision rigoureuse, technique et stratégique qui permet au trio de remporter de nombreux prix dans l’univers de la communication. Autre marqueur de leur réussite sur le terrain : leurs campagnes sont régulièrement plagiées, depuis toujours. "C’est à la fois flatteur et agaçant, souligne Frédéric Fougerat, avant de poursuivre, sourire aux lèvres. C’est en tout cas le signe que nous ne sommes pas trop mauvais. " 

SOS dircoms

Dans le courant de l’année 2022, Frédéric Fougerat, Agathe Weil et Benoît Repoux quittent le groupe Emeria. Parce qu’ils veulent continuer à travailler ensemble, ils décident de créer leur propre agence, et de se positionner aux côtés des dircoms. Comme une évidence. " C’est une histoire d’amitié. Mais pas que, souligne Agathe Weil. Nous savons aussi que nous sommes très efficaces. " Pas question de fonder une énième agence. Encore une fois, le trio ne cherche pas " à faire pour faire ", mais à être réellement utile. Les trois directeurs de la communication imaginent alors une structure capable de venir au soutien de leurs homologues sur le terrain. Soit parce qu’ils ne savent pas traiter un sujet, soit parce qu’ils ne peuvent pas le gérer par manque de temps ou de ressources. Quel que soit le secteur d’industrie. Quelle que soit la dimension de l’entreprise.

"Ils ne font pas partie de ces dircoms qui, en arrivant dans une entreprise, veulent tout révolutionner. Ils ne sont pas guidés par leur ego et savent très bien observer une situation, la comprendre et changer ce qui doit être changé pour atteindre leurs objectifs" Sonia Cordier, cofondatrice, agence Abmo

Une sorte de "SOS Dircoms", résume Agathe Weil avec la pointe d’humour qui la caractérise. Pas question de gérer les aspects opérationnels. L’agence se focalise sur les aspects stratégiques, de marque, de transformation, de changement, d’éditorial…"Nous sommes là pour augmenter la valeur du travail du dircom", notent les trois communicants.

Points forts 

Frédéric Fougerat, avec son expérience et sa capacité à voir loin, sait prendre de la hauteur et orienter les bonnes directions. S’il est associé au projet et qu’il apporte sa contribution au quotidien, l’homme a vocation à s’effacer progressivement au profit de ses deux associés. "Mon rôle est de transmettre et d’accompagner de nouveaux décideurs à devenir des leaders de la communication de demain", explique-t-il. Agathe Weil, de son côté, en tant que généraliste de la communication, dispose d’une compétence transversale. Avec son tempérament de fonceuse, elle coordonne les projets avec rigueur, méthode et non sans une certaine pointe d’excentricité : " J’ai eu l’occasion, à travers mes différentes expériences, de toucher à tout : la communication institutionnelle, la communication de marque, le management … J’aime l’action et embarquer les autres sur les projets, toujours dans une ambiance fun." 

"Quand on travaille avec Frédéric Fougerat, Agathe Weil ou Benoît Repoux, on se sent accepté tel que l’on est. La considération de l’autre et la bienveillance font réellement partie de leur façon de fonctionner" Nicolas Graffin, directeur stratégique, agence Ègue

Benoît Repoux, lui, est la plume de l’équipe. Jongleur de mots, il intervient dès qu’il s’agit de travailler le discours. Au fur et à mesure des années passées dans les rangs de grandes sociétés, le littéraire apprend à écouter, à regarder et à comprendre les rouages de l’entreprise. De façon minutieuse. Pas question pour les trois communicants de se limiter à leur périmètre d’intervention. "Nous échangeons en permanence, en prenant en compte les points forts de chacun, assure Benoît Repoux. C’est ce qui fait notre force. " "On sent entre eux une très grande entente et un vrai respect, confirme Sonia Cordier. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Et en même temps, ils ne sont pas exclusifs. On est rapidement intégrés lorsqu’on travaille avec eux. " 

Ensemble 

Autres points communs des trois communicants ? Leur très grande exigence vis-à-vis d’eux-mêmes. Leur capacité à travailler dans une atmosphère décontractée. Sereine. Sympathique. Pas de rapports hiérarchiques ni de querelles d’ego. "Ce qui n’empêche ni la rigueur ni le perfectionnisme", affirme Frédéric Fougerat qui, en parallèle de Cogiteurs, continue de piloter son agence de communication de crise : Tenkan Paris, dont Agathe et Benoît sont également associés. "Les deux sociétés sont dans les mêmes bureaux, poursuit-il. Elles sont juridiquement distinctes, mais proches sur le plan humain. " Proche aussi sur le plan des valeurs. "Quand on travaille avec Frédéric Fougerat, Agathe Weil ou Benoît Repoux, on se sent accepté tel que l’on est, atteste Nicolas Graffin. La considération de l’autre et la bienveillance font réellement partie de leur façon de fonctionner. " Engagés pour différentes causes sociétales depuis toujours, les trois professionnels ont l’intention d’intervenir bénévolement auprès d’associations qui leur tiennent à cœur. "Nous avons envie de mener des projets ensemble, de nous engager ensemble, de découvrir l’entrepreneuriat ensemble, de rire ensemble… ", concluent les trois communicants qui semblent avoir toutes les cartes en main pour réussir. En témoignent les premiers dircoms qui sollicitent d’ores et déjà le savoir-faire de Cogiteurs. On ne peut plus prometteur.

Capucine Coquand 

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