Première femme à avoir dirigé un groupe du CAC 40, Isabelle Kocher de Leyritz a été confrontée aux enjeux sociaux et environnementaux. Elle a créé Blunomy pour conseiller entreprises, banques et fonds sur ces sujets.

Pour aider les femmes à accéder aux plus hautes fonctions, il est important d’avoir des exemples inspirants. Dans le monde de l’entreprise, Isabelle Kocher de Leyritz en est un.

Grandes écoles, ministères…

Sur le papier, la dirigeante de 57 ans coche toutes les cases nécessaires pour intégrer de manière "classique" les élites dirigeantes de la France : passage par un grand lycée parisien, en l’occurrence Janson de Sailly, puis par la rue d’Ulm, agrégation de physique et obtention d’un diplôme d’ingénieur des Mines. De nombreux dirigeants du groupe du CAC 40 passent par les cabinets de la République ? C’est également le cas d’Isabelle Kocher de Leyritz qui a travaillé à Bercy de 1997 à 1999 où elle était en charge du budget des télécommunications et de la défense avant d’intégrer le cabinet de Lionel Jospin en qualité de conseillère pour les affaires industrielles. De Matignon, elle suit la mise en place de grands groupes tels EADS, Areva ou encore Thales.

… Et CAC 40

En 2002, le retour de la droite au pouvoir la renvoie vers le secteur privé où son parcours est fulgurant. Après avoir travaillé chez Suez et la Lyonnaise des eaux, elle est nommée directrice générale adjointe de GDF Suez en 2011 avant de prendre la tête d’Engie en 2016. À cette époque, elle devient la première femme directrice générale d’un groupe du CAC  40. Sa nomination brise un plafond de verre et, aujourd’hui, trois femmes sont aux manettes d’une société de l’indice phare parisien: Angeles Garcia Poveda (Legrand), Christel Heydemann (Orange) et Estelle Brachlianoff (Veolia). Durant son mandat à la tête d’Engie, elle est confrontée aux enjeux de transition écologique et mène une stratégie ambitieuse, celle des 3 D: décarbonation, digitalisation, décentralisation. Elle transforme radicalement sa société et se place dans plusieurs classements de femmes les plus puissantes du monde établis par Forbes ou Fortune.

"La proposition de Blunomy, c'est de dire aux dirigeants que la transition écologique, souvent perçue comme un casse-tête, est une opportunité"

Au service de la transition

En 2022, elle est à la manœuvre pour lancer Blunomy qui est l’hybridation d’Enea Consulting, une entreprise pionnière sur les sujets de décarbonation et de transition énergétique des entreprises depuis plus de quinze ans. "Notre proposition c’est de dire aux dirigeants que la transition écologique, souvent perçue comme un casse-tête, est une opportunité", affirme Isabelle Kocher de Leyritz. Au-delà du déclaratif, Blunomy aide ses clients à "discerner où de nouveaux besoins émergent", puis à agir, par exemple en repensant la chaîne de production dans le textile, en faisant en sorte que l’impact écologique et social aille de pair. La société conseille aussi des banques et des fonds comme la Société générale, le Crédit agricole, Ardian ou Mirova pour les aider à identifier les meilleurs modèles où investir. La nouvelle structure, présente dans cinq pays et trois continents, emploie une centaine de collaborateurs qui se veulent pionniers dans la mise en place de l’économie de demain. Un rôle qui va comme un gant à Isabelle Kocher de Leyritz.

Lucas Jakubowicz

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