Les mesures prises par les cabinets d’avocats ont parfois été radicales pour faire face à une crise aussi imprévisible que violente. Mais de façon générale, l’impact sur les collaborateurs reste mesuré, tant sur le volet des rémunérations que pour la préservation des effectifs.
Les avocats ont été sondés, d’une part par nos soins, à travers notre propre enquête réalisée auprès de nos lecteurs, et d’autre part par le Conseil national des barreaux qui a recueilli les statistiques de l’ensemble des avocats de France durant le confinement et à la sortie du confinement. En voici les principaux enseignements.
Il est difficile en France de parler d’argent. C’est encore plus le cas en période de crise. Et ce, alors même que la question posée n’était pas, cette année, "Combien gagnez-vous ?" mais "Votre rémunération a-t-elle changé ? " Silence radio. Alors qu’on se rassure, l’objectif poursuivi dans ce dossier n’était pas de sortir des grilles telles que nous les avions publiées dans de précédentes éditions.
Les avocats semblent pour le moment épargnés par les vagues de licenciements consécutives à la crise sanitaire, contrairement à ceux qui ont subi celles en lien avec la crise financière de 2008. Les cabinets ont vraisemblablement appris des erreurs du passé.
Rien de surprenant : la crise soulève le tapis sous lequel était glissée la poussière. Chez les avocats, cela se traduit notamment par un mercato dense, les tensions des mois passés incitant au changement de maison. Quelques modèles de cabinets sortiront vainqueurs de ces mouvements : ceux aux méthodes agiles, à l’organisation flexible et financièrement solides.
Alors que la crise sanitaire a nécessité l’adoption de mesures d’urgence afin de sauvegarder l’équilibre financier des cabinets d’avocats, ces derniers semblent préserver les niveaux de rémunération à l’embauche pour les collaborateurs. La raison : sauvegarder leur stratégie de recrutement.
L’augmentation des contrôles fiscaux, la pénalisation suivie de la médiatisation des procès fiscaux et l’absence de réelle simplification ont pour effet de redéfinir le rôle de l’avocat fiscaliste. Entretien avec A. Katchourine, L.-L. Giner et J. Hoareau.